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À l'aube du 20ème siècle, de nombreuses régions du nord de la Ruhr sont toujours inexploitées mais l'industrialisation progressive de la zone mènera diverses sociétés de prospections à entamer des recherches à cet endroit. Ces divers sondages apporteront la preuve qu'un vaste gisement houiller se trouve à 600 mètres de profondeur sous la localité de Dorsten et, dès 1906, trois concessions nommées Fürst Leopold I, II et II seront attribuées à la Fürstlich Salm-Salm’sche Generalverwaltung tandis que sept autres concessions nommées de IV à X seront confiées à la Gelsenkirchener Bergwerks-AG. Cependant, en 1910, ces différentes zones d'exploitation fusionneront en une seule nommée Fürst Leopold I, en hommage au propriétaire des terrains situés en surface : Anholter Nikolaus Leopold Joseph Maria Fürst zu Salm-Salm. En novembre 1910, la société d'exploitation fut renommée zeche Fürst Leopold avant de débuter les travaux de fonçage des deux premiers puits qui entreront en fonction en 1913. À la veille du premier conflit mondial, le siège extrait près de 40.000 tonnes de charbon par an pour un effectif de 450 ouvriers. La guerre épargne la jeune société qui fut reprise en 1918 par la Hoesch AG, une importante société sidérurgique et minière opérant dans la région de la Ruhr et dans le Siegerland. Après un partenariat avec la Köln-Neuessener Bergwerksvereinet la Gewerkschaft Trier, un tunnel de jonction sera construit entre la mine et le siège voisin de Baldur. Cependant, ces différentes sociétés fusionneront en 1930 pour former la Hoesch-Köln-Neuessener AG, zeche Baldur étant quant à elle absorbée par Fürst Leopold qui sera renommée Bergwerk Fürst Leopold / Baldur dès l'année suivante.

L'extraction de Baldur s'arrête hélas quelques mois plus tard, le siège étant reconverti pour l'aérage et pour le lavage du charbon dont les installations font partie des plus importantes de la région. Durant la crise économique, la production chute dangereusement ce qui entraîne le licenciement d'une grande partie du personnel. Des rumeurs de fermeture commencent à se faire entendre mais la course à l'armement engendrée par le IIIème Reich relance considérablement la société dont la production remonte à plus d'un million de tonnes par an dès 1939. Près de 600 prisonniers de guerre furent obligés de travailler dans les chantiers de Fürst Leopold qui fut durement touchée par les bombardements à la fin du conflit. Ces destructions stoppèrent momentanément la production qui ne put reprendre à un rythme soutenu qu'en 1947, après la réorganisation industrielle voulue par les alliés. C'est à cette époque que Fürst Léoplod devient le principal fournisseur de la Westfalenhütte, une société également dépendante du groupe Hoesch. Sous terre, la mécanisation fait son apparition dans les chantiers tandis qu'en surface, le siège se développe encore en s'équipant d'une installation de captage dont le gaz extrait est revendu à la Ruhrgas AG, une importante société gazière basée à Essen. La production monte à près de 1.50 millions de tonnes à la fin des années 50 avant de retomber à 879.000 tonnes lors de la crise du charbon pour un effectif de 1699 ouvriers. En 1968, la mine sera absorbée par la Ruhrkohle AG qui décide dès les années 70 de mener une politique de concentration des sièges. Fürst Leopold fusionne dès lors avec Zeche Brassert et zeche Wulfen, une jeune mine dont les premières extractions datent de 1963, avant de prendre le nom de Bergwerk Fürst Leopold / Wulfen.

Cinq sièges sont en fonction :

- Fürst Leopold 1/2,
- Baldur 1,
- Wulfen 1/2,
- Brassert 1/2,
- Brassert 3.

Ces deux derniers sièges ferment hélas leurs portes dès 1972 mais les autres mines sont modernisées notamment Fürst Leopold qui devient un siège de concentration via son puits N°1 qui fut désormais équipé d'un skip entièrement automatisé. En outre, le siège s'équipera également d'un nouveau criblage et de nouveaux convoyeurs. Le puits Baldur 1 sera quant à lui approfondi jusqu'à une profondeur de 1328 mètres avant de recevoir un nouveau ventilateur. C'est à cette époque que la production de la société atteint son apogée avec près de 2.400.000 tonnes de charbon extraites. En 1998, la société fusionnera avec zeche Westerholt pour former la Bergwerk Lippe, une structure composée de sept sièges actifs et dont la production fut centralisée via le puits 3 de Westerholt. L'extraction des différents sièges de la Bergwerk Fürst Leopold / Wulfen s'arrête dès cet instant mais les puits continueront de fonctionner pour l'aérage et pour le transport. Le siège Wulfen fermera ses portes en 2000 après seulement 37ans d'existence bientôt suivi de Fürst Léopold dont les installations seront abandonnées en 2002. Seul Le puits Baldur 1 continua de fonctionner encore quelques années avant d'être abandonné en 2008, après la fermeture de la Bergwerk Lippe. Par la suite, une grande partie des installations ainsi que chevalement du puits N°1 de Fürst Leopold furent détruits mais ce dernier fut réutilisé pour l'exhaure des concessions voisines avant d'être équipé de puissantes pompes et d'une petite structure cubique entre 2016 et 2018. Le chevalement du puits N°2 fut de son côté sauvegardé avec ses deux machines d'extraction à vapeur avant d'être intégré avec la salle des pendus et quelques bâtiments au sein d'un espace culturel.

Maschinenhalle Fürst Leopold
Halterner Straße, 105
46284 Dorsten
https://bergbau-dorsten.de/

      Reportage sur le siège de Fürst Léopold, sur sa salle des pendus et sur ses deux machines d'extraction..........................................

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont