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L'indépendance de la Belgique, en 1830, causa une importante réorganisation de l'économie ainsi que de l'industrie. Au niveau minier, les pertes sont énormes et des dizaines de petites sociétés, bien que prometteuses, décidèrent de céder leurs exploitations devenue trop onéreuses. C'est sur les cendres de celles-ci que la Société de Commerce Belge donna naissance, en 1835, à trois sociétés minières attenantes :

- La S.A. des Charbonnages de Cache-Après, Ostennes et Crachet réunis,
- La S.A. des Charbonnages des Produits,
- La S.A. des Charbonnages d'Hornu et Wasmes.

Situées à l'est du bassin, ces dernières furent désormais connues comme étant les Sociétés du Levant de Mons.
Parmi les administrateurs d'Hornu et Wasme, on retrouve notamment Mr Basse, alors directeur de la Société Générale de Belgique ainsi que Mr de Fontaine, administrateur principal de la Société des hauts-fourneaux, usines et charbonnages de Marcinelle et Couillet. Malgré plusieurs sièges d'importance déjà en fonction, il est à noter qu'entre 1818 et 1870, la société louait au Rieu du Coeur une remise, c'est-à-dire une portion de concession mise en location contre un pourcentage de production.

La suite de l'histoire débute en 1846, à quelques kilomètres de là. Cette année-là, James de Rothschild rachète trois sociétés du bassin avant de les réunir au sein de la Compagnie des Charbonnages Belges.

- La S.A des Charbonnages de l’Agrappe et Grisoeuil,
- La S.A du Charbonnage de l’Escouffiaux,
- La S.A. du chemin de fer de Saint-Ghislain.

Le charbonnage de l'Aggrappe est connu comme étant le siège le plus meurtrier du bassin. En effet, entre 1758 et 1822, il y eût huit catastrophes majeures pour un cumul macabre de 304 morts. En outre, on dénombre trente coups de grisou rien que dans la période allant de 1766 à 1790. Suite à la création de la compagnie, James de Rothschild se lance, entre 1846 et 1893, dans une vague d'acquisition qui lui permit de réunir quatre nouvelles sociétés au sein de la Compagnie :

- La S.A. du Charbonnage de Jolimet et Roinge,
- La Société charbonnière de Genly,
- La S.A. du Charbonnage de Bonne-Espérance,
- La S.A. des Grands et Petits Tas Réunis.

En 1896, la Compagnie des Charbonnages Belges rachète à la Société Anonyme des Charbonnages du Levant la concession de Crachet-Picquery à Frameries et acquiert ainsi la zone d'exploitation la plus vaste du bassin. En 1923, la Société Anonyme des Aciéries d'Angleur rachète la compagnie boraine dans le but d'alimenter ses usines en charbon. Cette fusion donnera naissance à la Société Anonyme des Aciéries d’Angleur et des Charbonnages Belges.
Quatre ans plus tard, celle-ci absorbe la S.A des Charbonnages du Borinage Central ainsi que sa concession du Grand Bouillon. La seconde guerre mondiale interrompt cependant la formidable expansion de la société qui se retrouve en grande difficulté. Après la signature de l'armistice, elle finira par fusionner avec la Société Anonyme John Cockerill et la Compagnie des Charbonnages Belges fut donc incorporée à la division Houillère de cette dernière. Cette absorption permit aux charbonnages borains de moderniser leurs installations et de concentrer leurs extractions tout en abandonnant les sièges les moins rentables. Trois sièges principaux restent actifs :

- Le siège N°1 Escouffiaux,
- Le siège N°10 Grisoeuil,
- Le siège N°11 du Crachet.

En 1950, après avoir racheté la concession de Ciply, la Compagnie des Charbonnages Belges fusionne avec la Société Anonyme des Charbonnages d’Hornu et Wasmes, dont la concession avait été jumelée à celle du Grand Buisson en 1922, avant d'absorber la concession du Fief de Lambrechies, alors à l'abandon. Ces dernières fusions donneront naissance à la Société Anonyme des Charbonnages de l'Agrappe-Escouffiaux et Hornu et Wasmes, nommée "Division des Charbonnages Belges et d’Hornu et Wasmes" au sein de la Société John Cockerill.
L'arrivée d'Hornu est Wasmes augmenta considérablement le cumul des extractions. Au fil des années, cette société était devenue extrêmement puissante et à cette époque, elle possède encore trois sièges en activité :

- Le siège N°3/5 des Vanneaux,
- Le siège N°7/8 des Vanneaux,
- Le siège St Antoine.

Le siège St Antoine, nommé également siège Marcasse, est notamment célèbre pour avoir compté Vincent Van Gogh au sein de ses effectifs. Après sa première descente, en 1879, celui-ci avait déclaré "Descendre dans une mine est une chose désagréable, dans une sorte de panier ou de cage comme un seau dans un puits, mais un puits de 500-700 mètres de profondeur, de sorte que d’en bas, en levant les yeux, on distingue la lumière du jour à peu près de la taille d’une étoile dans le ciel". Une expérience qu'il détesta au plus haut point comme le relate de nombreuses lettres envoyées à son frère Théo.
L'arrivée progressive de nouveaux combustibles ainsi que la proclamation de la CECA mirent cependant à mal la société qui décide de fermer progressivement ses installations. En juillet 1956, l'Escouffiaux en fut la première victime bientôt suivi par le siège N°3/5 des Vanneaux qui ferma ses portes l'année suivante. Les deux derniers sièges d'Hornu et Wasmes fermèrent en 1958 faisant de Grisoeuil et du Crachet les deux dernières mines exploitées par la société. En 1959, John Cockerill décide de faire apport de ses concessions Agrappe-Escouffiaux et Hornu et Wasmes, Midi de l’Agrappe et sa moitié indivise de Blaugies à la Société Anonyme des Charbonnages du Borinage, une société créée pour gérer et liquider les actifs liés à l'industrie houillère dans le Borinage. Le siège Grisoeuil ferma finalement ses portes le 25 mai 1960, bientôt suivi par le puits St Ferdinand, dernier puits actif du siège du Crachet, dont la fermeture définitive eu lieu le 25 juillet 1960. Après des années d'abandon, ce dernier siège fut rénové et intégré au Pass en 2000.

Le Pass
Rue de Mons, 3
7080 Frameries
https://pass.be/
      Chevalement du puits N°11 - St Ferdinand.
      Galerie de jonction entre le Crachet-Picquery et le Grand Trait.
      Charbonnage N°7 - St Antoine dit "le Marcasse" de la société d'Hornu et Wasmes
      Ancienne S.A. du charbonnage de Ciply avec son chevalement au sol.
      Galerie des puits de la société

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont