Après
la découverte du bassin houiller par André Dumont en 1901, des dizaines
de sondages furent réalisés dans toute la Campine afin de délimiter les
contours de la zone exploitable. Six de ces forages furent réalisés
dans le triangle Beringen-Beverlo-Koersel et en 1902, les
premières couches de charbon exploitables sont découvertes.
Une
concession de 4950hectares nommée Beringen-Koersel fut accordée en
novembre 1906 à trois sociétés :
- La Societé des
Propriétaires de Coursel-Heusden, - La Societé de
Recherches Minières dans le Limbourg, - La Societé
Campinoise de Recherches.
Outre
Beringen et Koersel, cette concession couvre également les anciennes
communes d'Heusden, de Lummen, de Oostham, de Paal, de Tessenderlo et
de Beverlo.
Le 23 février 1907 est créée la Société Anonyme des
Charbonnages de Beeringen, une exploitation possédant un
capital de 25.000.000 de Francs Belges réparti en 50.000 actions
réparties dans ces sociétés :
- La Societé des
Propriétaires de Coursel-Heusden, - La Societé de
Recherches Minières dans le Limbourg, - La Societé
Campinoise de Recherches, - Les Aciéries de
Michéville, - Les Société des
Forges du Nord et de l'Est, - La La Cie des
Aciéries de la Marine et d'Homécourt, - La S.A. des
Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson, - La Société
Générale de Belgique, - La Société
Eelen-Asch.
Les
travaux préparatoires débutent en 1909 après la déboisement du futur
emplacement de la mine. Des bâtiments et des logements sont
immédiatement construits et entre 1912 et 1913, le fonçage des puits
N°1 et N°2 débutent grâce au procédé de congélation des sols. Durant la
première guerre mondiale, les travaux sont interrompus et les
installations sont en partie démantelées par l'occupant avant d'être
envoyées en Allemagne. Le creusement ne reprit qu'à la fin du conflit
et c'est finalement en octobre 1919 que les premières veines de charbon
sont atteintes à 623 mètres de profondeur. Approfondi jusqu'à 810
mètres, le siège entra en exploitation en 1922 via un seul étage situé
entre 727 et 789 mètres de profondeur. Les réserves exploitables sont
alors estimées à 600 millions de tonnes. Le lavoir N°1 fut construit
entre 1923 et 1924 avant d'être complété par la suite par les lavoirs
N°2, N°3 et N°4, des installations modernes permettant différents
traitements dont le lavage à sec par bacs à pistons ainsi que le lavage
par liqueur dense, les différentes étapes pour obtenir un charbon
propre étant le concassage, le criblage, l'épuration et l'égouttage.
Outre
le lavoir et ses deux chevalements, le site est équipé de bureaux, de
bains-douches, de vestiaires, d'une chaufferie, d'un château d'eau,
d'ateliers et de quatre tours de refroidissement en béton construites
entre 1923 et 1952. Le site est immense mais ses souterrains le sont
encore plus avec une longueur totale de plus de 100km comportant 25km
de voies secondaires et un éloignement du puits de maximum 6km. En
1948, 6.789 mineurs travaillent à Beringen dont pratiquement 5.000 au
fond. Cet effectif permettra au siège de devenir le troisième site
d'exploitation le plus rentable de la Campine et de réaliser une année
record, en 1956, avec un cumul de plus d'1.900.000 tonnes de charbon
extrait. En 1967, le charbonnage fut intégré à la Kempense
Steenkolenmijnen avec les mines restantes du bassin.
Cependant,
l'arrivée de nouvelles sources d'énergies plus compétitives ainsi que
le retrait progressif de plusieurs investisseurs mettent à mal la
société qui est obligée de licencier une très grande partie de son
personnel qui passe de près de 6.000 dans les années 70 à 3.641 au
début des années 80. La situation se détériore encore durant les années
suivantes et c'est finalement le 28 octobre 1989 que la dernière
berline de charbon remonte au jour.
Après la fermeture, le site
fut en grande partie classé et est en très grande partie visitable.
Quant au lavoir, sa restauration a débuté en 2020 et dans les
prochaines années, il sera possible de le visiter et d'y dormir, une
partie de la structure étant réservée à l'établissement d'un hôtel.