Le gisement ardoisier de
Martelange est connu depuis depuis le 16ème siècle et fait partie des
huit bassins ardennais belge.
D'abord
exploitée en affleurement, des carrières à ciel ouvert virent
rapidement le jour et en 1830, la ville comptait quatre exploitations.
L'indépendance de la Belgique participe grandement à l'essor de
Martelange qui voit sa population doubler entre 1831 et 1875.
La
concurrence avec les ardoisières de Fumay est malheureusement très rude
et les coûts de productions et de transports sont exorbitants. Les
ardoisières n'ont d'autre choix que d'abaisser leur production, ce qui
entraine des licenciements et l'exode de 20% de la population locale
vers d'autres bassins.
En 1895, La société des ardoisières
Donner est fondée par Lionel Donner-Charmet et devient
vite la plus
grosse société de Martelange.
L'exploitation à ciel ouvert devient souterraine en 1918 lorsque un
puits de 40 mètres fut foncé. Les
chambres sont exploitées à l'aide d'explosif en rabattement mais seront
par la
suite exploitées au fil hélicoïdal. Dans un soucis de rentabilité, le
puits fut approfondi jusqu'à 170mètres et l'exploitation se dota d'un
puits d'aérage. Dans le même temps, la société reprend l'exploitation
des ardoisières de Wissembach.
La démocratisation des coûts de production au début du 20ème siècle
provoqua le retour de la population qui doubla avant la première guerre
mondiale. Le conflit porta à l'industrie locale un coup très
dur
mais, dès 1919, la production reprend et est exportée massivement en
Allemagne. En 1941, le record de production est atteint avec 13.5
millions d'ardoises produites. Cependant, le second conflit mondial
fait baisser la production de moitié et le bassin de trouva
jamais
son second souffle. Entre 1929 et 1957, Donner fait l'acquisition des
ardoisières
d'Asselborn et de Nanquette, augmentant sa surface
d'exploitation de dizaines d'hectares supplémentaires. Face à la
concurrence toujours croissante des ardoisières étrangères, notamment
espagnole, les ardoisières de Martlange s'associent avec
l'ardoisière de Warmifontaine et celle d'Herbeumont sous le nom
d'INARBEL
( Industries
Ardoisières de Belgique ). Cette institution
sera finalement dissoute dix ans plus tard, en 1983
Chaque site retrouve alors son indépendance et il faudra attendre 1986
pour qu'une activité reprenne sur le site de l'ardoisière Donner. Une
nouvelle société voit le jour sous le nom des Ardoisières de Martelange
S.A., A la réouverture, seuls dix ouvriers sont
réembauchés mais
l'installation de nouvelles machines permet à la société de se
diversifier en axant sa production sur l'ardoiserie, c'est-à-dire la
production de dalles et de plaques, plus que sur l'ardoise de
couverture.
Cette même année, les Ardoisières de Martelange
reprennent l'ardoisière Rombach, située au Luxembourg. Cette extension
permettrait, d'après les prévisions, de doubler la production. Pour se
faire, un tunnel de 200mètres et creusé pour relier les deux sièges.
Cependant, les coûts de cette expansion sont immenses et l'entreprise
connait de graves difficultés. Elle est rachetée en 1990 par un
entrepreneur luxembourgeois mais ne se releva plus jamais. Sa faillite
fut annoncée en 1995, cent ans après sa création.