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La région d'Herstal fut exploitée dès le 15ème siècle mais, à cette époque, les exploitations sont relativement artisanales et se composent généralement de grattages en surface ou de petits bures de quelques mètres de profondeur. À la fin du 18ème siècle, plusieurs de ces fosses furent rassemblées et modernisées par la Houillère Bon Espoir et Bons Amis. Cependant, un problème majeur empêche l'approfondissement des chantiers, un problème récurant dans toute la région liégeoise : l'eau. Une solution fut néanmoins trouvée grâce à une galerie drainante datant de 1622 nommée araine Noppis. Nommée en hommage à son créateur Jean Noppis, celle-ci parvient à assécher quatorze puits de mines dont les plus importants sont regroupés sous les appellations Riz ( pour les bures allant du N°1 au N°5 ) et Bourriquet ( pour les bures N°7 et N°8 ).
Au début du 19ème siècle fut créée la Houillère Bonne-Foi. Elle rassemblait elle aussi plusieurs petites exploitations mais elle se heurta rapidement au même problème que la Houillère Bon Espoir et Bons Amis. L'araine Hareng, située à proximité des fosses apporta une solution. L'exploitation prit alors le nom d'Houillère Bonne-Foi Hareng et parvient à foncer des puits plus profond allant de vingt à soixante mètres en moyenne. L'araine Hareng fut également utilisée pour une autre exploitation datant de 1829, la Houillère Bonne-Foi Homvent. Celle-ci disposait alors d'un alignement de seize bures répartis sur 2.5km, entre Hermée et Milmort. Progressivement, toute la rive gauche de la vallée de la Meuse fut exploitée et en 1851, cinq sociétés se partagent la zone.

- La Houillère Bon Espoir et Bons amis,
- La Houillère Bonne-Foi Hareng,
- La Houillère de Bonne-Foi Homvent,
- La Houillère d’Abhooz,
- La Houillère Bon Espoir à Oupeye.

En 1879, ces différentes houillères seront réunies sous la Société Anonyme des charbonnages d'Abhooz et Bonne-Foi Hareng, société dont la concession s'étend sur les anciennes communes de Liers, Milmort, Herstal, Wandre, Rocourt, Vottem, Oupeye, Vivegnis et Hermée, Liège et Oupeye. À la fin du 19ème siècle, la société décide de fermer un à un ses puits les moins rentables avant d'inaugurer , en 1899, son nouveau siège central à Milmort. Un an plus tard, le siège Abhooz est modernisé et, dans le but d'approfondir son puits d'extraction, du béton à prise lente est injecté entre les parois du puits et son revêtement. Ce procédé, destiné à stabiliser le cuvelage et jusqu'alors totalement inédit en Belgique a été imaginé par Henri Portier, ingénieur aux mines de Courrières dans le nord de la France. En atteignant la profondeur de 400m, le puits d'extraction d'Abhooz devient le plus profond de la société. Il sera dépassé après la première guerre mondiale par les 490m du puits d'extraction du siège de Milmort.
Après la seconde guerre mondiale, la société ne possède plus que cinq puits en activité : les deux puits d'Abhooz, les deux puits de Milmort ainsi que le puits Baraque, servant à l'aérage de ce dernier. Le siège Abhooz ferme cependant ses portes au début des années cinquante et une partie de ses ouvriers sont mutés à Milmort qui voit son exploitation s'agrandir suite à la découverte d'une nouvelle veine exploitable. Dès lors, cinq couches sont exploitées dans les profondeurs du charbonnage : La grande Doucette, la Petite Doucette, la Tête de Chien, la Bovy et la Haute-Claire. Le puits Baraque fut mis à l'arrêt en 1960, trois ans avant la fermeture de Milmort dont une partie de ses ouvriers furent réengagés par la Société voisine de Bonne Espérance, Batterie, Bonne-Fin et Violette.

      Reportage sur les anciennes bornes de puits de la S.A. des Charbonnages d'Abhooz et Bonne-Foi Hareng.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont