En
1848, plusieurs sondages dans la région de Lennestadt révèlent un très
important gisement de soufre et de pyrite, indispensable pour la
production d'acide sulfurique. Devant la forte demande de ces
composants dans l'industrie, plusieurs puits furent foncés dans la
région. Ce gisement était tellement important que plusieurs sociétés
anglaises investirent massivement dans le bassin. Les premiers sièges
sont construits et l'extraction débute réellement en 1850. Cependant,
des gisements similaires situés au Portugal mettent à mal les
exploitations allemandes. Cette crise obligea les différents puits
anglais à se réunir sous le nom de Gewerkschaft Siegena.
Les
exploitations nationales, touchées également par les difficultés, se
réunirent sous le nom de Gewerkschaft
Sicilia, du nom de l'un des
principaux exportateurs de sulfure d'Europe, la Sicile. Ces deux
sociétés nouvellement constituées étaient continuellement en
concurrence mais dès 1880, elles commencent à coopérer et à créer des
échanges commerciaux. La stabilité de l'Allemagne à cette époque
participe grandement à l'essor de l'industrie chimique et le bassin de
Lennestadt devient le centre névralgique de l'extraction du minerais
sulfuré. En 1871, on dénombre 175 puits d'extraction et 6 lavoirs. De
nouvelles difficultés économiques se font malgré tout sentir, elles ne
s'estomperont qu'au début du 20ème siècle lors de la stabilisation du
prix du soufre sur le marché.
C'est à la même époque que la
compagnie du chimiste Rudolph Sachtleben met au point un procédé
destiné au traitement des résidus chimiques de la lithosphère. Cette
nouvelle source de minerais contribue au développement des usines de
Sachtleben et c'est en 1906 que la Gewerkschaft Siegena fusionne avec
la Gewerkschaft Sicilia pour devenir la Gewerkschaft Sachtleben.
Les
sièges principaux de la compagnie furent modernisés peu avant le
premier conflit mondial et en 1911, la production de minerais est de
200.000 tonnes. En 1915, l'effectif de la compagnie passe de 1.500
hommes à plus de 3.000, augmentant la production à 700.000 tonnes. Lors
de la république de Weimar, la société est reprise par la
Metallgesellschaft
AG. Celle-ci rallie rapidement les dernières mines
indépendantes de la région sous le nom de grube Meggen et en 1920, la
société devient la plus grande productrice de sulfate de Baryum au
monde avec 22% de la production mondiale. La seconde guerre mondiale ne
freine pas l'expansion de la société et en 1943, on compte plus de
4.000 travailleurs dans les mines de Meggen pour un peu plus d'un
million de tonnes de minerais.
Après le conflit, des mesures de
rationalisation entraînent une réduction massive du personnel mais
l'exploitation reste rentable jusqu'aux années 80 où le gisement
commence à s'épuiser de manière alarmante. Les puits ferment les uns
après les autres et la production est alors centralisée sur le siège
Sicilia qui fermera à son tour en 1992.