Au
début du 19ème siècle, de nombreuses exploitations parsèment le sud du
bassin de la Ruhr. Ces mines sont hélas de tailles modestes mais, en
1809, trois d'entre elles se réunirent pour former la Gewerkschaft Heinrich.
Ce regroupement était composé comme suit :
- zeche Wolff,
- zeche Hoffnung,
- zeche Sandknapp.
Très
vite, ces exploitations prennent de l'ampleur mais l'approfondissement
des chantiers finit par créer des problèmes de stabilité en surface, ce
qui pousse la société à entreprendre des démarches auprès des autorités
minières en vue de réaliser le fonçage d'un puits vertical. Cependant,
la pauvreté du gisement entraîne le refus de cette demande et Heinrich
fut mis en liquidation en 1834. Trois ans plus tard, la société se
reconstitue avant de recommencer à exploiter des tunnels. De nouveaux
litiges éclatent dès l'année suivante et une nouvelle demande de
fonçage est introduite mais ce n'est qu'en 1847 que l'autorisation fut
finalement accordée. Le creusement du puits Heinrich 1 débute la même
année et c'est cinq ans plus tard que ce dernier entrera en
exploitation, après la construction de petites installations de
surface. En 1858, le rapprochement d'Heinrich avec la société voisine
Zeche Vereinigte Charlotte mène à la scission de la concession. La
partie ouest alla à Heinrich tandis que la partie est fut louée à la
Vereinigte Charlotte. Cette union donnera naissance au puits Ouest, un
puits d'aérage situé à la frontière des deux zones d'exploitations. Le
développement de la société entraîne par la suite une série
d'absorption des concessions environnantes ainsi qu'un
approfondissement du puits Heinrich 1 qui fut, en 1884, équipé d'un
chevalement en acier. Cette même année, la production totale atteindra
les 100.000 tonnes de charbon pour un effectif de 300 ouvriers. Deux
nouveaux puits d'aérage sont alors fonçés et, en 1910, la société
reprend à son compte la concession de Zeche Vereinigte Charlotte, alors
en faillite.
À la veille du premier conflit mondial, quatre puits sont en fonction :
- schacht Heinrich 1,
- schacht W3,
- schacht Charlotte 1,
- schacht Prince Wilhelm.
Le
puits Charlotte stoppe ses extractions à la même époque mais la guerre
ne freine pas l'essor de la société qui entamera le fonçage du puits
Heinrich 2 dès 1916. Celui-ci sera par la suite équipé d'une tour
d'extraction de type marteau, ce qui permit à la production d'atteindre
les 210.000 tonnes de charbon par an. En 1926, une usine de briquette
ouvrira ses portes à proximité du siège. Trois ans plus tard, Heinrich
fait l'acquisition de la concession de la Adler Bergbau-AG, une petite
société minière mise en liquidation en 1929 des suites d'une importante
inondation. Durant la crise des années 30, le puits Charlotte est
rouvert sous le nom de puits Theodor. L'approfondissement de ce dernier
permit à Heinrich d'atteindre les 500.000 tonnes de charbon par an mais
l'entrée en guerre de l'Allemagne freine l'expansion de la société qui
finit par stopper ses chantiers entre 1943 et 1945 suite au manque de
main d'oeuvre.
Après sa remise en service, Heinrich réalise le
fonçage du puits Holthuser Tal, situé au sud du siège 1/2. La société
prendra ensuite le nom de Heinrich
Bergbau-AG
avant d'absorber Zeche Alter Hellweg. La multiplication des puits
pousse Cependant Heinrich à réaliser le fonçage d'un puits de
concentration situé sur son siège central : le puits Heinrich 3. Ce
dernier entra en exploitation en 1960, mettant ainsi fin à l'extraction
des puits 1 et 2 qui furent désormais exploités en tant que puits
d'aérage et de transport. La crise du charbon mettra malheureusement
Heinrich en grande difficulté et, malgré un refinancement massif de la
société, la fermeture fut actée le 1er avril 1968. Par la suite, la
majorité des installations furent détruites à l'exception des puits
Heinrich 3 et Holthuser Tal qui furent réexploités par la Ruhrkohle AG
pour l'exhaure des concessions situées au sud d'Essen et au sud-ouest
de Bochum, empêchant ainsi la submersion de la ville d'Oberhausen,
située 3 mètres sous le niveau de la Ruhr.