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C'est au 16ème siècle que l'on retrouve les premières traces d'extraction sur le plateau de Herve. En 1730, les divers sondages réalisés au nord de Fléron portent leurs fruits et deux ans plus tard, plusieurs prospecteurs de la région foncent le bure des Quatre Jean, un nom tout trouvé au vu de ses fondateurs :

- Jean Chaumont,
- Jean de Troisfontaines,
- Jean Pirotte,
- Jean de Faweux.

Avec le temps, de nouveaux propriétaires font leur apparition et en 1789, après la création de la société charbonnière des Quatre-Jean, une concession est accordée sous Queue-du-Bois, Retinne et Fléron. Les sièges Retinne et Hayette sont construits durant les années suivantes, on y exploite un charbon gras d'excellente qualité mais l'eau dans les chantiers devient vite un véritable problème. Durant les années suivantes, le creusement d'une galerie d'exhaure permit d'assécher les exploitations qui purent enfin approfondir leurs puits jusqu'à une centaine de mètres. C'est à cette époque que plusieurs petits puits d'aérage furent fonçés mais le cumul des extractions reste malgré tout très modeste. Il est donc décidé de fonder un nouveau siège d'exploitation à Queue-de-Bois : le siège Mairie. Inauguré en 1870, celui-ci fera entrer la société dans l'histoire industrielle moderne. En 1877, celle-ci devient la Société Anonyme des Charbonnages des Quatre-Jean de Retinne et Queue-du-Bois mais un problème demeure concernant l'exportation des produits. En effet, aucun raccordement à une voie de chemin de fer n'est envisagé et la société est obligée d'expédier son charbon par charette, en général à destination de Verviers. En 1878, une liaison ferroviaire est envisagée avec le charbonnage de Lonette à Retinne mais la direction préféra dans un premier temps la création d'un tunnel de faible profondeur à destination de la gare de Jupille. Le siège Mairie fut cependant relié à la ligne 38 quelques années plus tard.

En 1891, un second puits fut foncé au siège Mairie. Destiné à l'aérage, celui-ci sera suivi en 1893 par de nouvelles installations de triage et, en 1895, par l'installation de nouvelles chaudières. En 1896, un éboulement à lieu au siège Hayette. En mauvais état général et n'étant plus rentable, la mine fut définitivement abandonnée à l'aube du 20ème siècle. En 1910, la construction d'une importante sous-station électrique engendra la modernisation des installations qui seront complétée par la création d'une fabrique de briquettes. Après la première guerre mondiale, les Quatre-Jean s'intéresse à la Société Charbonnière de Herman-Pixherotte qui sera finalement absorbée en 1920, augmentant ainsi considérablement la surface exploitable qui couvre désormais les anciennes communes de Bellaire, Parfondvaux, Saive, Queue-du-Bois, Fléron et Jupille.
La société prend alors le nom de Société Anonyme des Charbonnages des Quatre-Jean et Pixherotte et, outre ses multiples puits d'aérage, deux sièges d'extraction restent actifs :

- Le siège Mairie,
- Le siège Bellaire.

Après la seconde guerre mondiale, alors que le siège Bellaire ferme progressivement ses chantiers, les premières locomotives électriques du bassin liégeois font leur apparition dans les bouveaux du Mairie. Cette modernité entraîne cependant des coûts d'extraction exorbitants et en 1959, le siège Mairie, à bout de souffle, n'a d'autre choix que de fermer ses portes.

      Reportage sur les anciennes bornes de puits de la S.A. des Charbonnages des Quatre-Jean et Pixherotte.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont