Les premières traces
d'exploitation du charbon à Seraing remontent au 14ème siècle. À cette
époque, le charbon était extrait en surface mais, progressivement, de
petits bures furent creusés en bord de Meuse. Ces chantiers restèrent
néanmoins artisanaux jusqu'au début du 19ème siècle, époque où une
vingtaine de petits producteurs se rassemblèrent pour former la
Houillère Marihaye.
La concession accordée en 1827 par les Pays-Bas
s'étend à l'ouest du territoire de Seraing et comprend plusieurs bures
dont les plus importants sont les bures N°1 et Pierre Denis ( qui
deviendra le puits N°2 du siège Vieille Marihaye ). Plusieurs
extensions de concession seront ensuite accordée et en 1870,
la houillère devient la Société
anonyme des Charbonnages de Marihaye.
En 1876, la société absorbe la houillère d'Yvoz située à
Flémalle-Grande ainsi que la Société des Charbonnages, Hauts Fourneaux
et Laminoirs de l'Espérance, située à Seraing. Marihaye possède alors
dix-huit et cinq sièges d'extraction :
- Vieille
Marihaye,
- Nouvelle
Marihaye,
- Fany,
- Boverie,
- Many.
Non loin de là, à l'est de Seraing, une autre concession fut accordée
aux frères Charles-James et John Cockerill. Des puits furent rapidement
foncés mais, suite à un manque de rentabilité manifeste, les différents
actionnaires dirent appel aux banques dans le but de lancer une
activité sidérurgique sur la concession, le charbon extrait étant
destiné à la production d'acier. C'est ainsi que fut fondée, en
septembre 1835, la Société anonyme des Charbonnages et Hauts-Fourneaux
d'Ougrée. Outre ses mines, la société fonde une cokerie ainsi que
quatre hauts-fourneaux.
En
1892, la société change de nom pour devenir
la Société Anonyme
d'Ougrée avant d'absorber la Fabrique de Fer
d'Ougrée, une société qui possède cinq huitième des parts du
charbonnage des Six Bonniers à Seraing. En 1900, Ougrée fusionnera avec
la Société anonyme des Charbonnages de Marihaye pour former la Société
anonyme d'Ougrée-Marihaye. Le charbonnage des Six Bonniers
ne fut
jamais totalement intégré à
Ougrée-Marihaye mais sa production fut
néanmoins cumulée à celle
du groupe. Il fermera ses portes en 1948. C'est également à cette
époque que la société décida d'investir dans la
création du charbonnage de Bray dont la concession vient d'être
revendue par la Société Anonyme des Charbonnages de Maurage et
Boussoit. En 1929, Ougrée-Marihaye continue ses investissements dans le
Hainaut
en rachetant la Société Anonyme des Charbonnages de Fontaine l'Evêque.
Ses installations furent modernisées et sa production exportée dans les
installations sidérurgiques liées à Ougrée-Marihaye. Cependant, les
coûts de transport poussèrent la société à céder Fontaine l'Evêque à la
S.A. des Aciéries et Minières de la Sambre en 1936. Le charbonnage de
Bray fut quant à lui repris par les Charbonnages de Maurage et Boussoit
avant de fermer ses portes en 1949. Le 24 octobre 1953, un coup de
grisou causa la mort de 26 mineurs et en
blessa 14 autres au siège Many. L'émoi populaire fut gigantesque et
quelques jours plus tard, c'est près de 75.000 personnes qui
assistèrent aux funérailles. Le siège du Many ne se releva jamais de
cette catastrophe et ses chantiers restèrent à l'arrêt. En 1954, les
charbonnages liés à la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye
fermèrent leurs portes mais ses activités sidérurgiques furent
absorbées par la Société
anonyme John Cockerill.
Je remercie Xavier pour ses photos du siège N°2 d'Ougrée.