Par
le passé, plusieurs fosses de l'Espérance furent répertoriées dans la
commune de Montegnée. La plus ancienne date de 1679 mais ces petits
puits restèrent relativement artisanaux jusqu'en 1770, année où les
descendants des anciens dirigeants des bures Delle paix et Sartay
reprirent l'exploitation de la bure Mesply avant de la moderniser et de
l'équiper d'une machine à feu. Cette fosse sera renommée par la suite
"Nouvelle Espérance". Une demande de concession fut introduite en 1800
sous le régime français ainsi qu'en 1817, sous le régime hollandais
mais c'est finalement le 8 mars 1825 que la concession est accordée à
la Société de
l'Espérance. Couvrant les communes de Montegnée, Saint
Nicolas et Ans, cette concession sera étendue par arrêté royal en 1827.
À cette époque,
la société possède trois puits d'extraction :
- Le Grand Bure,
- Le bure
Nouvelle Espérance,
- Le bure du
Plancher.
Foncé
au lieu dit "La Planche", on retrouve des traces de ce dernier sous le
nom de "Houyîre di so les tères dè plantchî" ou encore "Beur al
plantche".
En 1866, le siège de la Nouvelle Espérance fut relié au
chemin de fer Liégeois-Limbourgeois à hauteur de Ans, ce qui facilita
l'exportation de ses produits tout en permettant à la société de
s'étendre. La société change alors de nom pour devenir la Société Charbonnière de
Bonne Espérance
et, en 1870, un nouveau siège nommé Saint Nicolas voit le jour. Le
fonçage des puits de ce siège fut extrêmement compliqué. En effet,
de nombreuses venues d'eaux noyèrent à de multiples reprises
l'avancement des chantiers, des affaissements allant même jusqu'à
endommager la voie ferrée toute proche. Une puissante machine
d'épuisement fut alors construite sur le site et, dès 1884, le puits
entra en production. Il fut relié par la suite au bure du plancher qui
servit dès lors à l'aérage de ses chantiers. En juillet 1875, la
société fait l'acquisition de la société Charbonnière de Bonne-Fortune,
une société active depuis 1828 et dont la concession couvre les
communes d'Ans, Hollogne, Loncin et Grâce-Montegnée. La société devient
alors la Société
Anonyme des Charbonnages de l'Espérance et Bonne-Fortune
avant d'obtenir 45 hectares de la partie nord de concession
Gosson-Lagasse. En 1890, l'ensemble de la zone exploitable de la
société est alors de 494 hectares.
À l'aube du 20ème siècle, trois sièges sont toujours en activité :
- Le siège de
l'Espérance,
- Le siège
Bonne-Fortune,
- Le siège Saint
Nicolas.
Ce
dernier est connu localement sous le nom de "Beûr al Djote" (bure aux
Choux), du fait de la friabilité du charbon dont les couches se
brisaient comme des choux pris par la gelée. C'est également à cet
endroit que les installations de triage furent construites, le charbon
extrait par les autres sièges étant envoyé souterrainement au St
Nicolas qui expédie à son tour les stériles par un seconde galerie
souterraine en direction du terril de Bonne-Fortune. La production
totale de la société était de 322.870 tonnes en 1960. Cependant, les
chantiers de Bonne-Fortune s'épuisent rapidement et le siège est
contraint de fermer ses portes en 1962. En 1973, ce fut au tour du
siège de l'Espérance. Le siège St Nicolas, plus moderne et mieux équipé
fonctionna encore quelques mois supplémentaires mais il fermera
également le 31 décembre 1974. Ses chevalements, détruits en 1985,
furent les dernières structures métalliques du bassin liégeois.