Si
d'anciens documents attestent de l'extraction du charbon à Ans dès
1278, l'exploitation moderne de celui-ci date en revanche du 19ème
siècle. À cette époque, de nombreux sondages sont effectués à la limite
nord du bassin liégeois et, devant la découverte de nouvelles veines
exploitables, une demande de concession est introduite par Désiré
Tassin, un ingénieur et mécanicien de Liège. Accordée en 1840, cette
concession couvre une surface de 317 hectares, sous les communes d'Ans,
Glain, Alleur et Loncin. En outre, la concession Tassin obtient
également une partie de la concession Senzeille et consorts, située au
nord-est, à Rocourt. En 1860, l'État français investi massivement dans
le bassin liégeois et c'est deux ans plus tard, grâce à ces
fonds, que viendra au monde la Société Française du Levant
de
Liège. Les débuts sont difficiles et de nombreux incidents
viennent
perturber les travaux, cependant la société prend ses marques et
commence à s'agrandir durant les années suivantes. Quelques années
après sa création, la société fut renommée en Société des Mines d'Ans
avant d'être reprise par l'État Belge à l'aube du 20ème siècle,
devenant ainsi la Société
Anonyme des Mines d'Ans. Malgré ces
modifications, le charbonnage gardera toute sa vie le pseudonyme de
"charbonnage des français".
En 1907, la société change de
direction et son nom est encore une fois modifié pour devenir la
Société Anonyme des
Charbonnages d'Ans et de Rocour. Sous l'impulsion
de ces nouveaux dirigeants, une vague de modernisation fut entreprise.
La puits d'extraction fut élargi et un puits d'aérage fut mis en
service dans le but d'exploiter le nord de la concession qui comprenait
déjà quelques petits puits qui furent dès lors dédiés également à
l'aérage des chantiers. L'amélioration de la productivité permit
également le développement des installations de surface qui furent
électrifiées dès 1907. L'arrivée de cette électricité dans les mines
belges engendra une législation concernant la prévention des incendies.
Datée du 18 avril 1884, celle-ci sonna définitivement le glas
des
anciens chevalements en bois qui furent petit à petit démontés dont
celui du puits N°4 de Rocour qui fut l'un des derniers du bassin. En
1928, la production sera de 159.000 tonnes pour 1.122 employés. Dans
les années trente, les anciens bâtiments de triage furent démolis au
profit d'une nouvelle structure moderne. Celui-ci sera inauguré en
1941, en plein conflit, sous la supervision de l'Allemagne.
Après
la guerre, la concession fut agrandie à 801 hectares mais la société va
mal et dès 1964, celle-ci enregistre des pertes considérables. C'est
finalement le 30 juin 1966 que le charbonnage du Levant ferme
définitivement ses portes.