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France - Bassin du Nord

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La Société Houillère de Liévin



Au 19ème siècle, alors que l'est du bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais est en plein essor, de nombreuses sociétés de recherches tentèrent de sonder la limite ouest du gisement. De nombreux sondages se soldèrent par un échec comme par exemple ceux effectués par la Société de recherches Decoster-Agache, Rouzé-Mathon et Cie, en 1836, ainsi que ceux réalisés par la Société d'Arras, en 1856. Cependant, en mars 1857, la Compagnie des mines de Lens, dont la première fosse fut ouverte en 1852, commence à redouter qu'une société concurrente s'installe au sud de sa concession et décide dès lors de réaliser elle même une série de recherches débouchant sur la découverte de quatre couches de charbon. Ces résultats prometteurs permirent ainsi à la Compagnie des mines de Lens d'obtenir une extension de concession qui mena en quelques années au fonçage de deux puits, le puits N°3 et l'avaleresse d'Éleu. Entre mai et juillet 1858, de nouveaux sondages entrepris par la Société Deslinsel confirment la présence du charbon à Liévin et c'est en décembre de la même année que fut finalement fondée la Société Houillère de Liévin.
Les premiers travaux, réalisés à 500 mètres de la concession de Lens, mènent rapidement à la création d'un premier puits qui entra en production dès 1860, après la construction d'une machine d'extraction de vingt chevaux et d'un petit chevalement. La production restant cependant très faible, la société décide de racheter la Société d'Aix, active depuis 1959, et récupère son puits d'extraction principal nommé fosse d'Aix qu'elle renommera fosse N°2. Les veines rencontrées à cet endroit sont malheureusement improductives et le puits sera abandonné quelques années plus tard avant d'être reconverti pour l'aérage. En 1872, un troisième siège composé de deux puits sera mis en chantier, bientôt suivi par le fonçage d'un cinquième puits établi sur le siège N°1. À partir de 1880, les sièges 1/5 et 3/4, renommé par la suite 1/1bis et 3/3bis, produisent déjà plus de 350.000 tonnes de charbon par an pour un effectif de 786 ouvriers, production qui montera à 614 000 tonnes en 1890 puis à 1 484 000 tonnes en 1907, après la mise en fonction des sièges 4/4bis, 5/5bis et 6/6bis. Le développement des mines de Liévin est exponentiel et, à l'aube de la première guerre mondiale, les cinq sièges parviennent à produire 1.996.450 tonnes pour 9.695 ouvriers. Le conflit est particulièrement destructeur avec la société qui, en plus du noyage de ses chantiers, perd la totalité de ses installations de surface. Une fois la paix revenue, les sièges sont progressivement reconstruits et, en 1920, un septième siège est mis en chantier à Avion. La crise des années 30 touche la société qui poursuit malgré tout son expansion grâce notamment à sa cité minière composée de 5.643 maisons. Avant la seconde guerre mondiale, cette dernière est composée de 14 puits dont voici la liste :

- fosse 1 / 1bis / 1ter,
- fosse 3 / 3bis / 3ter,
- fosse 4 / 4bis,
- fosse 5 / 5bis,
- fosse 6 / 6bis,
- fosse 7 / 7bis.

En 1946, les mines françaises sont nationalisées et le Groupe de Liévin est créé grâce à la fusion de deux sociétés :

- la Société Houillère de Liévin,
- la Compagnie des Mines de Vimy-Fresnoy.

Suite à la création du groupe, les fosses 6 et 7 deviennent des sièges de concentration, la société étant complétée par la suite d'un huitième siège uniquement destiné à l'aérage des fosses 4 et 7. En 1952, Liévin fusionnera avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin. Au début des années 70, les sièges 3 et 5 ferment progressivement leurs portes, bientôt suivis par le 1 / 1bis / 1ter qui ferme ses chantiers en 1979. Dans les années 80, le démantèlement des différentes mines subsistantes débutent et une partie du matériel de fond est remonté via le siège N°4. En 1984, la fosse de concentration N°6 sera mise à l'arrêt, bientôt suivie par la fermeture de la fosse N°7 qui mettra définitivement l'extraction du charbon sur la concession de Liévin dès 1986. La remontée du matériel se poursuivit encore quelques mois et c'est finalement en 1888 que le dernier siège de la société fut remblayé.

      Reportage sur les bornes du Groupe de Liévin ainsi que sur le beau chevalement du puits N°1.


Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont