Le 5 août 1778, une nouvelle
société charbonnière se constitue sous l'impulsion du marquis Stanislas
de Sandrouins et du duc Louis Englebert d'Arenberg, alors seigneur de
Charleroi, Gilly et Châtelineau. Leur but est d'exploiter une
concession de 760 hectares située sous Châtelineau et sa veine
principale, nommée "veine du gouffre".
En 1784, suite à un manque de rendement, de Sandrouins démissionne de
la société et est rapidement remplacé par un investisseur de la région
: Mr Gendebien.
Entre 1807 et 1835, la société est reprise successivement par plusieurs
sociétés civiles mais les affaires ne décollent pas. Celle-ci est alors
reprise par la Société
Anonyme des Hauts Fourneaux, Usines et
Charbonnages de Châtelineau, une importante société
industrielle créée
en décembre 1835 et qui finit, en 1866, par fusionner avec la Société
Anonyme des Hauts Fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle à
Couillet. Le Gouffre prend enfin son essor et parvient à
se détacher de
sa compagnie mère en 1882 avant de devenir la Société Anonyme des
Charbonnages du Gouffre. A la fin du 19ème siècle, la
société absorbe
la majorité des cayats de la zone dont la fosse Maton, un important
puits de production qui possède des connections souterraines avec la
fosse Thomas, située à Taillis-Pré, et la fosse du Grand Chêne, située
à Soleilmont.
Les travaux d'approfondissement du siège N°5 furent responsables du
tarissement des puits d'eau potable du voisinage. A la suite de
nombreuses plaintes, la société fit construire, à ses frais, une
fontaine publique située sur la place de la Madeleine.
En 1890, quatre sièges sont en activité pour un total de 1.415 employés.
La production est alors de 316.000 tonnes dont :
- 37.500 tonnes de gros calibres et gaillettes
- 56.500 tonnes de charbon
- 14.900 tonnes de petits calibres
La société est relativement épargnée durant les deux conflits mondiaux,
malgré une baisse significative de la production. Entre 1945 et 1947,
le Gouffre utilise les prisonniers allemands du camp CH VI de
Châtelineau comme main d'oeuvre. La direction fut tellement soucieuse
du bien être de ces prisonniers, qu'à la fin de leur captivité,
plusieurs dizaines de ces hommes concluront un contrat avec la société.
En 1954, le Gouffre fusionne avec les concessions du Carabinier et
d'Ormont pour devenir la S.A.
des Charbonnages du Gouffre, Carabinier
et Ormont Réunis. La superficie de la nouvelle concession
est de 2.047
hectares.
Dans les années soixante, la société décide de se concentrer sur ses
puits les plus rentables mais ces derniers fermeront leurs portes
progressivement jusqu'au 15 juillet 1969, date de fermeture du siège
N°7.