Le
17 août 1857 fut créée à Béthune, une commune du Nord de la France, une
société civile ayant pour but la prospection minière dans la région
d'Anderlues. Les premiers sondages sont fructueux et ils
amenèrent à la création de la Société
Houillère d'Anderlues
dite du "Bois de la Haye". La concession accordée à la société s'étend
sur une superficie de 634hectares couvrant les anciennes communes
d'Anderlues, Leval, Epinois, Buvrinnes, Piéton et Mont Ste Aldegonde.
Les
puits 1 et 2 furent immédiatement mis en chantier mais une société
concurrente établie à Arras vint s'installer à son tour à Anderlues.
Nommée Société
Charbonnière du Midi d'Anderlues,
celle-ci hérita de la partie sud d'Anderlues. En 1867, une entente
entre ces deux sociétés entraîna la création du siège N°3 / les
Aulniats ainsi que la création de la Société Civile des
Houillères d'Anderlues.
Une troisième zone d'exploitation fut accordée à la famille Gendebien
en 1861. Établie sur la concession des Charbonnages du Couchant de
Charleroi, celle-ci avait ensuite fait partie de la Société
Métallurgique et Charbonnière Belge avant d'être absorbée par la
Société des Charbonnages de Carnières Sud et du Viernoy. Cependant,
cette société éphémère fut dissoute en 1889 et, en 1890, la concession
des Charbonnages du Couchant de Charleroi fut reprise par Anderlues qui
hérita ainsi d'un quatrième siège, dit Gendebien. Celui-ci fut par la
suite modernisé mais divers accidents mirent temporairement fin à ses
activités. Le 11 mars 1892, le siège N°3 fut le théâtre d'un terrible
coup de grisou qui causa la mort de 162 mineurs, un triste record qui
restera jusqu'en 1956 la plus grande catastrophe minière du Pays.
L'exploitation de
ce siège fut dès lors interrompue et la société opéra un vaste plan de
relance en plusieurs points :
- Phase 1 :
le puits N°1, abandonné depuis de nombreuses années sera remis en état
et servira à l'exhaure, à l'aérage et comme puits de secours pour le
siège N°2.
- Phase 2 : Une
communication souterraine sera creusée entre le siège N°2 et le N°4.
- Phase 3 : Le
siège N°4 sera remis en exploitation après divers travaux.
- Phase 4 :
Création du siège N°5 pour palier à la mise à l'arrêt du siège N°3.
C'est
également à cette époque, le 13 novembre 1894, que la société civile
devient une société anonyme, la société devenant donc la S.A. des Houillères
d'Anderlues.
Dès 1904, celle-ci diversifie ses installations avec la construction
d'un triage-lavoir et d'une cokerie moderne permettant le traitement
des sous-produits et ayant une capacité de production de 90.000 tonnes
de coke par an. Le siège N°3, équipé de nouvelles installations, sera
quant à lui, remis en fonction en 1913. Déçue du rendement de son
cinquième siège, la direction décide de moderniser son siège N°2 en y
construisant de nouvelles installations dont un nouveau puits
d'extraction, le N°6 / Bois de la Haye. Fonçé durant la seconde guerre
mondiale, ce nouveau puits permis l'abandon du siège N°5 et plus tard
du N°3, la production étant désormais concentrée au siège 2/6.
Cependant, le puits N°2 fut mis à l'arrêt quelques années plus tard,
bientôt suivi par le N°6 dont la fermeture intervient le 20 septembre
1969. Après l'arrêt des charbonnages, la cokerie continua à fonctionner
sous la gestion de la Cokerie
d'Anderlues S.A.
et jouit avec le temps d'une excellente réputation, le coke produit
étant considéré comme l'un des plus qualitatifs d'Europe. La production
reste malheureusement modeste et l'état des comptes ne permet plus
d'entretenir des installations vieillissantes. Jugée en trop mauvais
état, celle-ci ferma ses portes en novembre 2002. Vendue par la suite à
un particulier, la cokerie est désormais considérée comme l'une des
zones les plus polluées de Wallonie.