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À l'aube du 18ème siècle, plusieurs puits sont exploités par intermittence dans la région de Thieu. Peu rentables, ceux-ci attirèrent malgré-tout la convoitise de plusieurs prospecteurs dont les familles Monoyer, Ripoteau et Fiévez qui s'associèrent en 1715 pour fonder la société de Bracquegnies. Accordée par le seigneur de Strépy et par le prince de Croy, la concession couvre le territoire de Bracquegnies ainsi que le nord d'Houdeng-Aimeries. Plusieurs cayats sont foncés mais d'importantes venues d'eau empêchent l'avancement des travaux qui furent majoritairement abandonnés jusqu'à la création d'un conduit en bois reliant la zone d'exploitation au Thiriau, situé en contrebas. Dès 1811, la société se lance dans le creusement de quinze nouveaux puits mais aucune nouvelle veine exploitable digne de ce nom n'est découverte. Le succès arriva bien plus tard, lors de l'approfondissement du puits N°3 St Alexandre. En 1834, Bracquegnies obtient les droits d'exploitation de la concession voisine de Ville-sur-Haine, Thieu et Gottignies dont le seul puits encore actif est le puits St Marc. Cette fusion donnera naissance en 1870 à la Société Civile des Charbonnages de Bracquegnies.
Entre 1839 et 1858, un long procès opposa la société au Bois-du-Luc qui déversait ses eaux dans les chantiers de Bracquegnies. La victoire de ce procès permis à Bracquegnies de recevoir une indemnité de 250.000 francs belges, une somme qui permit à la société de se lancer dans l'édification de hauts-fourneaux éphémères, une entreprise hasardeuse qui fut stoppée par la crise de 1880. La construction de fours à coke permit cependant à l'entreprise de se maintenir et de moderniser ses puits de production.

À cette époque, quatre sièges sont actifs :

- Le N°1 - St Alexandre,
- Le N°2 - L'Occident (en réserve),
- Le N°3 - St Alphonse,
- Le N°4 - St Julien.

En 1869, la société se présente à Paris en vue de racheter les droits d'exploitation de la S.A. des Charbonnages de Maurage et Boussoit, en concurrence ou en association avec le Bois-du-Luc mais l'entreprise se solda par un échec, l'affaire allant à un groupe d'industriels belges dont faisait partie entre autres la Société Générale.
En 1872, la société change de dénomination et devient la Société Anonyme des Charbonnages de Strépy-Bracquegnies. Le siège St Alexandre, alors épuisé, ferme ses portes en 1909. La société décide alors de fonder un nouveau siège dans une zone marécageuse et inexploitée du territoire de Thieu : le N°5 - St Henri. Foncé grâce au procédé de congélation des sols, celui-ci restera en production de 1911 à 1958, année où la société mit fin à ses activités.

      Reportage sur les anciennes bornes de puits de la S.A. des Charbonnages de Strepy-Bracquegnies.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont