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Au début du 19ème siècle, le vicomte Desmaret de Biesme introduisit une demande de concession auprès de Willem Frederik van Oranje-Nassau, roi des Pays-Bas. Son but est d'exploiter la zone située au sud-ouest de Strépy-Bracquegnies, alors vierge de toute exploitation. La concession de Bray, Maurage et Boussoit fut accordée au vicomte en 1827 avant d'être vendue à une petite société d'exploitation dix ans plus tard. Une avaleresse fut rapidement foncée au nord de la concession mais le terrain très acquifère de la zone entraîna l'abandon de celle-ci moins de trois ans plus tard. Cet échec mit fin à la société et la concession fut mise en vente publique en 1869. Bien qu'intéressées, les sociétés voisines du Bois-du-Luc et de Strépy-Bracquegnies laissèrent celle-ci à un groupe d'industriels belges dont faisait partie entre autres la Société Générale. Une nouvelle société fut alors établie : La S.A. des Charbonnages de Maurage et Boussoit.
En 1872 fut créé le siège St Jean suivi du siège de la Garenne quelques années plus tard. Malheureusement, le succès n'est toujours pas au rendez-vous et, en 1899, la partie de la concession située sous Bray, d'une superficie de 650 hectares, fut revendue aux sociétés d'Ougrée-Marihaye et des Hautes-Fourneaux de la Chiers. Un siège moderne fut établi à Bray et, outre ses deux puits, une batterie de fours à coke et une centrale électrique vinrent rapidement compléter les installations.

En 1904, la société d'origine change de nom pour devenir la S.A. des Charbonnages de Maurage. C'est à cette époque que fut décidé de construire un nouveau siège au sud de la Haine : le siège Marie-José. Mis en service en 1919, le charbonnage est équipé de machines d'extraction bicylindroconiques provenant des ateliers "La Meuse" ainsi que d'un triage-lavoir et d'une batterie de fours à coke. La création de ce siège entraîna cependant le comblement du siège St Jean et l'arrêt progressif du siège de la Garenne.
À cette époque, un projet de jonction entre Bray et le charbonnage d'Estinne-au-Val vit le jour. Situé entre la zone d'exploitation du Levant de Flénu et des sondages de Waudrez, la Société Charbonnière du Levant de Mons, accordée en 1860, est peu avantageuse. Pourtant, son siège fut doté d'installations modernes et architecturalement magnifiques. Son exploitation était réalisée en gradin et atteignait 900 mètres de profondeur. En 1928, un important coup de grisou entraîna la mort de 44 mineurs, mettant fin par la même occasion au projet de liaison avec Bray. Les importantes grèves de 1932 mirent définitivement fin à ce siège qui ferma ses portes la même année, après seulement onze ans d'exploitation. Bray continua encore quelques années mais il ferma à son tour en 1949. Dans le but d'extraire les veines les plus profondes du gisement, le siège Marie-José fut par la suite équipé de nouveaux chevalements modernes. D'une hauteur de 70 mètres, il s'agissait à l'époque des chevalements les plus hauts d'Europe. Ils fonctionnèrent jusqu'en 1961, année de fermeture définitive de la société.


      Reportage sur les bornes de puits de la société des Charbonnages de Bray, Maurage et Boussoit.


Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont