Le
charbon étant affleurant dans la région de Morlanwelz, son extraction
est attestée depuis le Moyen-Âge. Néanmoins, ce n'est qu'au 16ème
siècle que cette industrie se structura pour en arriver, deux siècles
plus tard, à la concession du Parc de Mariemont. Accordée au groupe
Hardenpont, Tiberghien, Duvivier et Warocqué, celle-ci jouxte la
concession Chaud-Buisson ainsi que la concession de l'Abbaye de
l'Olive, où les religieuses avaient autorisé l'exploitation de la
houille sur leurs terres. En 1806, ces trois concessions furent réunies
sous le nom de Société
Civile des Charbonnages de Mariemont avant
d'acquérir, en 1829, la Forêt Royale de Mariemont afin de s'affranchir
d'indemnités éventuelles et de pouvoir utiliser la zone de manière
optimale.
En 1833, la société absorbe le charbonnage de Carnière Nord, actif
depuis 1769 et possédant cinq cayats :
- Petit Castelet,
- St Philippe,
- St Guillaume,
- Bois Dermont,
- La Montagne.
En
1877, après la fusion avec Mariemont, un nouveau siège d'exploitation
fut mis en service sur la concession de Carnière Nord : Le Placard. En
1885, Mariemont absorba le charbonnage de Carnière Sud, qui possédait
une ancienne avaleresse sur le site du Bois des Vallées ( rouverte plus
tard par la S.A. des Charbonnages de Monceau-Fontaine ) ainsi que le
siège St Eloi qui possédait une surface exploitable de 354 hectares. La
société change de dénomination l'année suivante et devient ainsi la
Société Anonyme des Charbonnages de Mariemont. Celle-ci reprendra
ensuite une partie de la concession des Charbonnages de
Haine-St-Pierre, Houssu et La Hestre, alors en liquidation, ainsi que
son dernier siège actif : le St Felix. On retrouve dans la même zone un
ancien cayat du nom de Quartier ou des Quatre Pauvres.
C'est
en 1912 que la fusion majeure avec la Société Anonyme des Charbonnages
de Bascoup eu lieu. Active depuis 1808, après l'octroi de la concession
"Basse Cour" par l'empereur Napoléon, la société possède neuf sièges
équipés de
machines à vapeur
modernes mais ce sont principalement les installations du siège N°5 qui
impressionnent. Une maquette du siège sera d'ailleurs présentée à
l'exposition universelle de Paris en 1889. Devenue la S.A. des
Charbonnages de Mariemont-Bascoup, cette société jouit
d'une excellente
réputation. Dotées d'un brillant corps d'ingénieurs, elle alterne
innovations et perfectionnements avec par exemple l'électrification, la
warocquère destinée au transport des mineurs ainsi que le traînage
mécanique des berlines, un système qui mit fin à une liaison
ferroviaires majeure : Le tunnel de l'Olive. Inauguré le 5 août 1839,
il s'agit du plus ancien tunnel ferroviaire encore existant en
Belgique. Construit dans le but d'acheminer le charbon vers le canal
Bruxelles-Charleroi, il fut fermé en 1873 à la suite de la
modernisation du dit traînage. Muré à sa base, il servit par la suite
de réserve d'eau.
Les sièges en
activité sont répartis comme suit :
S.A.
des Charbonnages de Mariemont
- St Arthur,
- La Réunion,
- Abel,
- Ste Henriette,
- L'Etoile,
- St Felix,
- St Eloi,
- Le Placard.
S.A. des Charbonnages de Bascoup
- N°1 à N°7,
- Ste Catherine,
- Ste Victoire.
Par
la suite, la société décida d'investir massivement dans le capital du
charbonnage d'Helchteren-Zolder avant que celui-ci ne fusionne au sein
de la Kempense Steenkolenmijnen, en 1961.
En 1955, Le siège N°6 de
Bascoup fut le théâtre d'un coup de grisou qui causa la mort de 39
mineurs. Ce siège reprit du service pendant quelques mois mais ferma
ses portes à l'aube des années soixante avant d'être suivi par le siège
N°5 en 1961. En 1959 naquit la S.A. des
Charbonnages du Centre. Constituée des sociétés
dépendantes des groupes
De Launoit et Coppée (Inventeurs d'un nouveau système de fours à coke)
Les sociétés concernées par ce regroupement sont :
- Les Charbonnages
de La Louvière et Sars-Longchamps,
- Les Charbonnages
de Mariemont-Bascoup,
- Les Charbonnages
de Ressaix.
Après
la fusion de ces sociétés, une jonction fut mise en chantier entre
Ressaix et le Siège St Arthur mais l'opération fut vite abandonnée,
l'activité extractive des Charbonnages du Centre prenant fin le 30 juin
1969. La société ne mit cependant pas fin à ses activités et décida
d'investir, en 1972, à 50% dans le capital de la société Ryan Europe.
Depuis, ces deux sociétés poursuivent indépendamment une activité de
relavage et de récupérations de produits de terril, Ryan Europe étant
désormais contrôlé en totalité par des actionnaires étrangers.
Je
remercie Xavier pour ses photos de la démolition et du puits Ste
Catherine ainsi que pour les photos intérieures du siège de la Réunion
et du tunnel de l'Olive.