banner


Fondée en 1580 par le roi de Suède Karl IX, la fonderie d'Åkers Styckebruk se spécialise rapidement dans la construction de canons et de pièces d'artillerie. D'abord composée d'une petite structure, cette usine prit de l'ampleur en 1772 lors du rachat de celle-ci par Joachim Daniel Wahrendorff, originaire d'Allemagne. Au fil des ans, Åkers Styckebruk va progressivement absorber les ateliers et forges de la région avant de se doter, en 1795, d'un premier haut-fourneau. Afin d'approvisionner celui-ci, Joachim Daniel Wahrendorff fait l'acquisition de la mine de fer de Skottvång, active depuis le 13ème siècle, et investit avec 18 autres actionnaires dans la Utö Gruvbolag, un groupe minier possédant les mines de fer d'Utö. Ces différentes fusions donneront naissance, au début du 19ème siècle, au Åkersgruppen, un groupement moderne qui, outre sa fabrication d'armes à feu, se lancera en 1806 dans le moulage de cylindres industriels. C'est à cette époque qu'Åkers absorba la mine de Bredsjönäs, une petite exploitation dont la teneur en fer du minerais extrait est de l'ordre de 50%. En 1840, Martin von Wahrendorff, petit-fils de Joachim Daniel Wahrendorff, fabriquera le premier canon de l'histoire à chargement par la culasse, un procédé totalement révolutionnaire qui équipera les armées du monde entier au 20ème siècle. Cependant, en 1866, la production d'armes cesse définitivement et le groupe se lance dans la fabrication de tôles laminées et de brames. Une division de l'usine continuera néanmoins à fabriquer des munitions jusqu'en 1993.

Durant les décénnies suivantes, Åkers subira l'épuisement des gisements miniers qui ont fait sa fortune :

- en 1879 : fermeture des mines d'Utö,
- en 1921 : fermeture de la mine de Skottvång,
- en 1925 : fermeture de la mine de Bredsjönäs.

Cette dernière, bien que destinée à un avenir plus prometteur dût abandonner ses chantiers suite au percement d'une poche d'eau reliée au lac Bredsjön. De nombreux travaux furent entrepris pour assécher la mine mais ces efforts se soldèrent par un échec. D'autres puits furent fonçés dans la région mais, en 1942, plus aucun puits n'était en fonction. Cette même année, la Ställbergs Gruv AB racheta l'ensemble des parts des mines d'Utö avec l'intention d'y extraire du plomb, du zinc et de l'uranium mais, malgré plusieurs sondages prometteurs, aucun développement industriel n'eut jamais lieu. Dans les années 80, le groupe Åkers fut racheté par l'homme d'affaire Holger Hjelm avant de devenir holding. Ses activités furent scindées en plusieurs sociétés dont les principales sont :

- Åkers Sweden AB : il s'agit du département sidérurgique de la société. Spécialisée dans les cylindres de laminoir et les plaques destinées à la construction navale et automobile, cette société s'est étendue dans plus de cinquante pays via différentes acquisitions dont le site sérésien d'Ohio Steel Belgium, appartenant autrefois au vaste empire Cockerill.

- Åkers Krutbruk Protection AB : il s'agit du département lié à la fabrication de munitions, reconverti en 1993 dans les équipements de protection. Cette société est aujourd'hui gérée par la société Brobyholms fastighets AB.

Åkers Sweden AB est malheureusement fragilisé par la concurrence étrangère et par le fait que son principal client, ArcelorMittal, s'alimente de plus en lus dans ses usines espagnoles. En mars 2004, la société décide de fermer plusieurs sites de production à travers le monde dont l'usine de Seraing qui comptait à l'époque 172 employés. Rachetée en 2015, la société Åkers Sweden AB fait désormais partie du groupe Ampco-Pittsburgh (American Metal Produits COmpany) et possède toujours des sites de production en Europe, en Chine et en Amérique du Nord.

      Reportage sur l'usine Akers de Seraing, une des installations de la Åkers Sweden AB.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont