Créée
au 14ème siècle, la ville de Spa doit son essor à ses sources d'eaux
ferrugineuses bien que la sidérurgie y ait connu un développement
important. Composée à l'époque d'un petit bourg, la ville prend
réellement son essor au 16ème siècle lorsque celle-ci commence à
exporter le précieux liquide dans toute la Belgique. Sa réputation
dépasse vite les frontières du pays et en 1717, la visite du Tsar
Pierre le Grand entraîne l'afflux à Spa de toute la noblesse
européenne, l’empereur Joseph II qualifiant la ville de "Café de
l’Europe". La famille royale belge y séjourna également à de multiples
reprises et c'est dans cette ville que mourut Marie-Henriette de
Habsbourg-Lorraine, seconde reine de Belgique. Pour lui rendre hommage,
Spa donnera son nom à une de ses sources : la source Marie-Henriette.
Il est à noter que la ville ne compte pas une mais dix-huit sources
dont les plus célèbres sont :
- la source
Marie-Henriette,
- la source
Clémentine,
- la source de la
Géronstère,
- la source Reine,
- la source
Barisart,
- la source
Pierre-le-Grand.
Cette
dernière est particulièrement connue pour son monumental bâtiment qui
l'encercle, le Pouhon Pierre-le-Grand, qui abrite aujourd'hui l'office
du tourisme de Spa. Durant la révolution, la ville se retrouve
désertée. Un malheur qui sera suivi, en 1807, par l'incendie du coeur
de la cité qui détruisit à jamais son charme d'antan ainsi que son
rayonnement international. Cependant, à la fin du 19ème siècle, la
ville renaît de ses cendres avant d'être métamorphosée par un important
développement urbanistique. Cette période voit l'édification de
nombreux bâtiments célèbres dont la Galerie Léopold II, les Pavillons,
la Villa Marie-Henriette et le bâtiment des thermes, érigé en 1862 par
l'architecte Léon Suys.
À l'origine, ce bâtiment monumental était
composé de 52 cabines de bains, 54 baignoires, deux salles de douches à
forte pression, deux salles de douches ordinaires munies de bassins
d'immersion, deux salles d'hydrothérapie ainsi que deux salles pour
bains de pieds. Ces installations seront complétées au début du 20ème
siècle par une salle destinée à l'absorption d'eau ferrugineuse et un
hammam. Pendant la première guerre mondiale, la ville est transformée
en zone de quarantaine par l'armée allemande et toutes ses activités
touristiques sont suspendues. Spa retrouvera néanmoins sa place dès la
fin de celle-ci et en 1921, la Société Spa-Monopole
vit le jour. L'eau de source de Spa prend alors une véritable dimension
industrielle mais la proclamation du second conflit mondial met un
nouveau frein au développement de la ville. Entre 1954 et 1960,
plusieurs bassins à "eau courante" furent inaugurés dans l'enceinte du
bâtiment des thermes qui voit cependant son activité décliner suite à
l'annonce de la fin du remboursement des cures thermales par la
sécurité sociale. Cet évènement poussa la société Spa-Monopole à
entamer une réflexion sur l'avenir de la station thermale qui mena à un
projet de construction d'un centre thermal moderne sur les hauteurs de
la ville. Celui-ci, ouvert en 2004, accueille désormais 200.000
visiteurs par an et fait partie des lieux incontournables du pays.