À
l'aube du 19ème siècle, la révolution industrielle bat son plein dans
le bassin Carolorégien. C'est à cette époque, en 1828, que la maison de
commerce Fontaine Spitaels achète des terrains pour la construction
d'ateliers sidérurgiques qui fusionnèrent quelques années plus tard
avec les Usines des Hauchies, un complexe industriel composé de fours,
de laminoirs et de fonderies. L'entreprise prend alors le nom de
Société
Fontaine-Spitaels et Cie et complète rapidement ses
installations avec des Hauts-fourneaux et des fours à coke. Devant le
besoin croissant en charbon, la société absorbe la Société des
Charbonnages de Marcinelle Nord avant de changer à nouveau son nom en
1835 pour devenir la Société
Anonyme des Hauts Fourneaux, Usines et
Charbonnages de Marcinelle et Couillet. Le développement
de
l'entreprise est exponentiel et plusieurs laminoirs sont érigés entre
1836 et 1840. Un vaste réseau ferroviaire est construit dans le but
d'exporter la marchandise et d'importer le minerais de fer. À la fin du
19ème siècle, un convertisseur Bessemer et un laminoir à rouleaux
viennent compléter l'infrastructure.
En 1906, les
départements sidérurgiques et extractifs furent séparés et c'est
finalement par la S.A. des Charbonnages de Monceau-Fontaine que les
Charbonnages de Marcinelle Nord furent absorbés, en 1931. Suite à cette
séparation, la Société Anonyme des Hauts Fourneaux, Usines et
Charbonnages de Marcinelle et Couillet devient la Société Métallurgique
du Hainaut. Elle fusionne avec le département sidérurgique
de la
Société Métallurgique de Sambre et Moselle, situé à Montignies sur
Sambres et prend enfin le nom de Hainaut-Sambre.
Ce nouveau groupe fait
l'acquisition en 1967 de la majorité des actions de la société des
Aciéries et Tréfileries de Neuves-Maisons - Chatillon. À cette époque,
Hainaut-Sambre a une capacité de production annuelle de deux millions
de tonnes d'acier. En 1980, la société fusionne avec Thy-Marcinelle et
Providence et devint ainsi le plus grand groupe industriel du bassin.
Malheureusement, la crise de l'acier des années 70 a mis à mal la
stabilité de l'entreprise et, après la dernière fusion, sa dette
atteint 1.115 millions d'euro. En 1981, Hainaut-Sambre fusionne avec le
groupe Cockerill qui ne se porte guère mieux et devient ainsi
Cockerill-Sambre.
D'importants investissements sont entrepris
mais l'activité sidérurgique s'arrête malgré tout en 1986 avant d'être
totalement désaffecté en 1989. La majorité de l'immense complexe sera
alors méthodiquement détruit au cours de la décennie suivante et à
l'heure actuelle, il ne reste plus que les grands bureaux ainsi que le
bâtiment du train 380 et quelques ateliers.