Les
premières traces d'une exploitation du minerais de fer à Vedrin datent
de 1612. D'abord exploité en affleurement, l'extraction devient
rapidement souterraine. Les veines sont principalement composées de
blende, de galène et de marcassite, un minerais de fer sulfuré dérivé
de la pyrite et utilisé
principalement pour la production d'acide sulfurique ainsi que dans le
traitement métallurgique. Cependant, de très importantes venues d'eaux
stoppèrent les travaux et dès 1697, la mine est entièrement noyée. Les
chantiers souterrains sont abandonnés mais l'extraction continue en
affleurement.
Au début du 18ème siècle est créée la Société
Anonyme des Mines de Pyrites de Vedrin et une machine à
feu est mise en
service dans le but d'assécher les galeries. Un nouveau siège est
construit et très vite, une importante activité industrielle se
développe autour de celui-ci, grâce notamemnt à l'impulsion du Duc
d'Aremberg. En 1838, on dénombre quatre usines minéralurgiques servant
au traitement du plomb, une fabrique d'acide chlorydrique ainsi qu'une
fabrique d'engrais chimique. A l'époque, 200 mineurs travaillent à
Vedrin et St Marc. Les venues d'eaux sont malheureusement constantes et
les moyens mis en place s'avèrent insuffisants. Suite à de nombreux
incidents, la mine est à nouveau noyée et les chantiers sont abandonnés
en 1879. En 1909, la Compagnie
Intercommunale Bruxelloise des Eaux
(
CIBE ) rachète la concession des mines de Vedrin dans le but de puiser
et d'alimenter en eau les communes de la périphérie bruxelloise. Ce
rachat est autorisé à condition que les travaux de la CIBE ne
gène pas la reprise éventuelle de l'extraction du minerais de fer dont
les ressources exploitables sont encore estimées à un million de
tonnes. Dès 1910, 18.000m³ d'eau sont pompés chaque jour dans les
entrailles de Vedrin.
Durant
la seconde guerre mondiale, le régime nazi réquisitionne la mine dans
le but d'exploiter le minerais mais une fois de plus, c'est un échec et
l'exploitation minière est définitivement abandonnée dès la fin du
conflit. En 1947, la Société Anonyme des Mines de Pyrites de Vedrin
cède la totalité des installations à la CIBE qui possède désormais les
droits de disposer sans restrictions des eaux présentes dans les
galeries. Celle-ci entame alors la construction d'une usine de
traitement et de potabilisation des eaux et réalise plusieurs
aménagements souterrains. Une cinquantaine de mineurs sont
réembauchés par la CIBE afin d'agrandir le réseau et de procéder à
l'entretien de celui-ci. Ce réseau s'étend actuellement sur 3.500
mètres et relie différents puits de captage ou de ventilation.
Modernisée à la fin du 20ème siècle, l'usine de traitement produit
aujourd'hui 30.000m³ d'eau potable par jour. La Compagnie
Intercommunale Bruxelloise des Eaux change de nom en 2006 et devient
ainsi Vivaqua,
l'intercommunale qui gère encore le site de Vedrin de
nos jours.