C'est
au 18ème siècle que l'on retrouve les premières traces d'une
exploitation marbrière dans la vallée de la Haute Sambre.
L'exploitation à ciel ouvert de Labuissière, appartenant à l'entité de
Merbes-le-Château, attire rapidement l'attention et c'est le 19 juin
1779 que l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche accorde l'autorisation
d'ériger un moulin à eau à scier le marbre. Cette proto scierie fut
rapidement rachetée par Albert-Joseph Puissant, exploitant de carrière
local, qui développa considérablement l'outil au fil des années. Au
19ème siècle, les marbres de Merbes acquièrent une réputation
internationale et s'étendent progressivement à toute l'Europe, la
société ouvrant même un magasin à Saint-Pétersbourg. Cette expansion
permit à la société de réaliser des prospections et d'ouvrir de
nouvelles carrières dont les plus fameuses sont situées dans la
périphérie de Mazy. C'est en effet à cet endroit, en 1928, que fut
découvert le "Noir de Golzinne", aussi appelé "Noir de Mazy", "Noir
fin" ou encore "Noir Belge". Il s'agit d'une roche calcaire formée au
Carbonifère constituée de calcite microcristalline au sein de laquelle
la matière organique est répartie de manière homogène lui donnant une
couleur très sombre. Cinq réseaux souterrains seront mis en chantier
mais c'est la carrière Mazy Agasse, située à Golzinne, qui demeura la
plus importante. Dotée d'un puits d'extraction, d'un puits d'aérage et
d'un plan incliné, cette carrière possède une profondeur de 66 mètres
et est composée de plusieurs réseaux interconnectés. En 1922,
Merbes s'unit avec les carrières de Sprimont dont la société fut fondée
en 1911 par la famille Van Roggen. Cette fusion donnera naissance à la
Société Anonyme de Merbes-Sprimont. Étendant progressivement son
influence, ce nouveau groupe fini par mettre la main sur près de 120
carrières en Belgique, en France, en Italie, au Portugal ainsi qu'en
Algérie et au Maroc, le tout avec un effectif de 5.000 ouvriers et plus
de 400 employés. Ce formidable essor prend cependant fin dès les années
1930 suite à la crise économique suivie par la seconde guerre mondiale
qui contraindra la société à se restructurer.
Au début des années 50, cette dernière est composée comme suit :
- Carrière de Golzinne,
- mabre Noir.
- Carrière de Philippeville,
- marbre Griotte,
- marbre Rouge Royal,
- marbre Gris des Ardennes.
- Usine de Labuissière.
Les carrières de Sprimont furent quant à elles rachetées en 1984 par Victor Brancaleoni.
Elles se composent de :
- Carrière de Sprimont,
- Carrière de Chanxhe,
- Carrière d'Anthisnes.
C'est
à cette période que Merbes fut intégré au groupe Marbrek, une
entreprise française fondée en 1978 et composée de sociétés actives
dans la roche ornementale. En dehors de Merbes, on retrouve au sein de
Marbrek diverses sociétés prestigieuses :
- SOLUBEMA : Société portugaise fondée en 1928 qui exploite les marbres de Vigaria.
- ETMA : Société de transformation et de façonnage établie au Portugal.
- Carrières et Marbreries de France : Société composée de différents sites d'exploitation et de tranformation en Bourgogne.
Toujours
en exploitation de nos jours, les carrières de marbres liées à
Merbes-Sprimont continuent de faire rayonner la Belgique sur le plan
international. En effet, on retrouve le Noir de Mazy dans des dizaines
d'endroits prestigieux comme le Taj Mahal, le château de Versaille ou
bien encore dans l'abbaye de Westminster. Plus récemment, le marbre fut
extrait afin de réaliser la dalle funéraire de la reine Elisabeth II,
dans la chapelle Saint Georges du château de Windsor, dalle qui
recouvre également les corps du roi Georges VI ainsi que leurs
conjoints respectifs, Elizabeth Bowes-Lyon et Philip Mountbatten.