Suite
à la découverte du bassin houiller campinois par André Dumont en 1901,
des recherches furent entreprises dans toute la région en vue de
délimiter les contours du gisement. Plusieurs sondages fructueux sont
réalisés à l'est de Genk et en 1906, deux concessions sont accordées
sous les anciennes communes de Koersel, Zolder, Helchteren, Houthalen
et Zonhoven.
- La concession
Helchteren - 3.240 hectares, - La concession
Zolder - 3.280 hectares.
La découverte du charbon à cet endroit entraîne la naissance, en
octobre 1907, de la Société
Anonyme du Charbonnage d'Helchteren-Zolder.
Dotée d'un capital de 15 millions de Francs réparti en 30.000 actions,
cette nouvelle société attire rapidement les investisseurs dont les
principaux sont :
- La S.A. des
Charbonnages de Bascoup, - La S.A. des
Charbonnages de Mariemont, - La S.A. des
Charbonnages de Courcelles Nord, - Le Baron
Goffinet, - La Société
Générale, - La Société
Eelen-Asch, - La S.A des
Charbonnages de Winterslag, - Les Usines de
la Providence, - La Banque de
Bruxelles, - Les Aciéries de
Burbach-Esch-Dudelange.
Les
travaux préparatoires menés par la société Foraky entraînèrent la mise
en place de nouveaux sondages à Zolder-Vogelzang, Houthalen-Lillo,
Zolder-Voort et surtout dans le hameau de Wijvenheide où le puits belge
le plus profond d'avant-guerre fut fonçé jusqu'à une profondeur de
1.912 mètres. Finalement établi à Voort, le siège de Zolder débute sa
construction en 1912. Deux puits sont alors fonçés grâce au procédé de
congélation des sols mais l'entrée en guerre de la Belgique ralenti
considérablement l'avancée des travaux, d'autant plus qu'une partie des
installations furent saisies par l'occupant. À la fin du conflit, les
chantiers reprennent mais suite à divers incidents dont le noyage du
puits N°1, le siège ne fut totalement opérationnel qu'en 1930, après la
construction des deux chevalements par la société luxembourgeoise
Wurth. La première berline remonte au jour le 15 avril 1930 et en
l'espace de quelques années, la production quotidienne monte à près de
3.000 tonnes de charbon par jour. Oiutre ses deux puits, le site
possède un lavoir, des bains-douches, une chaufferie, des bureaux, une
centrale électrique ainsi qu'un grand bâtiment central abritant les
machines d'extraction, les convertisseurs et les compresseurs. Étant
construit par la Société Anonyme des Charbonnages de Mariemont,
l'architecture du siège de Zolder, avec ses grandes fenêtres cintrées
et ses toitures à pignon, rappelle fortement les sièges de la région du
centre. Il en est d'ailleurs aujourd'hui l'un des seuls exemples encore
debout. Pendant la seconde guerre mondiale, le siège est saisi par les
allemands et la production est réquisitionnée. Celui-ci ne subira pas
de dégâts et, dès la fin du conflit, la production reprend de plus
belle, atteignant un record en 1955 avec un cumul d'1.600.000 tonnes de
charbon extrait.
Sous l'impulsion de la Société Générale,
Zolder fusionne en 1964 avec la Société Anonyme des
Charbonnages de
Houthalen dont la concession, accordée en 1911, possède
une superficie
de 3.250 hectares. Active depuis 1939, celle-ci possède deux puits
équipés de chevalements identiques de 71 mètres de haut. Le
rassemblement de ces deux charbonnages donna ainsi naissance à la Société Anonyme des
Charbonnages Helchteren-Zolder et Houthalen.
En 1967, la société sera intégrée à la Kempense Steenkolenmijnen
avec
les mines restantes du bassin et c'est la même année que le cumul de
production des deux mines atteint un record de 2.377.000 tonnes de
charbon pour un total de 9379 mineurs. L'arrivée de nouvelles sources
d'énergie et le retrait des investisseurs entraînent malheureusement de
grandes difficultés dans le bassin campinois qui voit ses mines fermer
une à une.
- Zwartberg en octobre 1966,
- Waterschei en septembre 1987,
- Eisden en décembre 1987,
- Winterslag en mars 1988,
- Beringen en octobre 1989.
Au
début des années 1990, il ne reste plus en activité que les sites de
production de la Société Anonyme des Charbonnages Helchteren-Zolder et
Houthalen mais le fermeture de la mine est inéluctable est c'est
finalement le 30 septembre 1992 que la production s'arrête sur les deux
sièges, mettant définitivement fin à l'épopée du charbon en Belgique,
après des siècles d'exploitation. Le site d'Houthalen est depuis en
grande partie rasé mais les bureaux subsistent ainsi que les deux
chevalements qui ont été malheureusement amputés de leur faux carré. Le
siège de Zolder ne possède plus qu'un seul chevalement mais une grande
partie du site a été conservée et classée. Le site est désormais ouvert
au public et accueille depuis quelques années des sociétés ainsi que
des expositions.