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Suite à la découverte du bassin houiller campinois par André Dumont en 1901, plusieurs compagnies s'installent dans la région de Genk et, après divers sondages prometteurs à l'est de As, trois sociétés sont créées :

- Les Exploitants et Propriétaires pour l'exploration minière dans le Nord de la Belgique,
- Les Propriétaires Unis pour la Recherche et l'Exploitation Houillère en Belgique,
- Les Charbonnages de la Meuse.

Ces dernières reçurent en 1902 la concession Guillaume Lambert (du nom d'un professeur de l'Université Catholique de Louvain qui avait prédit que le bassin houiller d'Aix la Chapelle se prolongeait dans la Campine). Divers travaux préparatoires sont alors menés et en 1907, le groupement fusionne avec la Société Civile de la Belgique et la Société de Recherches des Charbonnages du Nord, deux sociétés se partageant la concession Ste Barbe, située à Eisden. La fusion de ces cinq compagnies donna naissance à la Société Anonyme du Charbonnage de Limbourg-Meuse, une nouvelle société disposant d'une concession de 4910 hectares à la frontière hollandaise.
Les actions sont réparties entre la Société des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Moussou, les Aciéries de Micheville, la Société des Forges et Aciéries du Nord et de l'Est, la Grande Machine à Feu de Dour, la Banque Internationale de Bruxelles et la Banque de Bruxelles. Parmis ces investisseurs, on retrouve également Solvay, le groupe Coppée ainsi que Joseph Vogt,
un industriel spécialisé dans les sondages en couches géologiques profondes, surtout connu pour ses prospections dans les mines de potasse alsaciennes
Le fonçage des puits débute en 1912 grâce au procédé de congélation des sols mais le premier conflit mondial ralentit considérablement la construction du siège qui ne commencera à produire qu'en 1923. C'est à cette époque que la reine Elisabeth en Bavière, femme d'Albert 1er, rend visite à la mine qui renomma pour l'occasion l'avenue principale de sa cité jardin "avenue reine Elisabeth". Entre 1923 et 1936, cette cité sera complétée par la construction d'écoles ainsi que d'une église, d'un monastère et d'un casino.

Après la seconde guerre mondiale, l'afflux d'ouvriers étrangers entraîne la construction de deux nouvelles cités ainsi qu'une Mosquée et une caserne. Dans les années cinquante, le nombre de mineurs s'élève en moyenne à 7300 pour un record d'extraction s'élevant à 1.883.420 tonnes en 1957. L'exportation du charbon s'effectue via un port charbonnier situé sur le canal Zuid-Willemsvaart ainsi que par voies ferrées. En 1967, le charbonnage fut intégré à la
Kempense Steenkolenmijnen avec les mines restantes du bassin. La fermeture de Zwartberg est un coup de tonnerre pour l'industrie extractive campinoise mais des investissements sont réalisés à Eisden jusque dans les années 80 où une fermeture du siège est envisagée dans la décennie. Le 8 mars 1984, un coup de grisou tue sept mineurs. Ce sera le dernier incident majeur de cette mine qui fermera finalement ses portes le 18 décembre 1987 après un cumul de production de 73 191 000 tonnes de charbon. Après l'arrêt de la production, des visites souterraines sont organisées pour le public mais après le démantèlement du siège, les puits sont remblayés et les installations de surfaces sont démolies à l'exception des deux chevalements et des bureaux. En 1999, le chevalement du puits N°2, alors en très mauvais état, fut abattu avant d'être reconstruit à l'identique au début du 21ème siècle. Le site est depuis réaménagé et abrite depuis 1992 un complexe commercial du nom de Maasmechelen Village.

 

Ce reportage fut réalisé avec l'aide de Xavier.


      Reportage sur les magnifiques chevalements du siège d'Eisden, le charbonnage le plus à l'est de la Campine.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont