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Erzbergwerk Rammelsberg



Des scories et des petites mines à ciel ouvert, découvertes lors de fouilles archéologiques en 1980 dans le Harz méridional, attestent que les activités minières sur la montagne de Rammelsberg remontent au 3ème siècle. Il est néanmoins intéressant de noter qu'à Goslar, certaines traces métallurgiques confirment une extraction sommaire dès l'âge de bronze. Quant-aux premières traces écrites, elles datent de 968 et ont été rédigées par Widukind von Corvey dans son ouvrage "Res gestae Saxonicae".
Les fosses de Rammelsberg ont toujours eu de grand problèmes de drainage et jusqu'au dixième siècle, il était pratiquement impossible de travailler en profondeur. Vers 1150, un tunnel d'exhaure de 1.600 mètres nommé "Rathstiefster Stollen" fut creusé à 25 mètres de profondeur et en quelques années, treize fosses furent foncées au dessus de celui-ci, l'eau du tunnel étant ensuite canalisée et envoyée dans la vallée où elle actionnait des moulins à grains. En 1455, cependant, d'importantes venues d'eau empêchèrent le développement des fosses et le conseil municipal de Goslar chargea l'entrepreneur minier Janosz Thurzo de régler le problème de drainage une bonne fois pour toute. C'est ainsi qu'un second tunnel d'exhaure fut creusé en 1468. Baptisé " Tiefer Julius Fortunatus ", il est situé 45 mètres sous le niveau du "Rathstiefster Stollen" et permettait de récolter les venues d'eau secondaires, empêchant le reflux dans la galerie supérieure.
Thurzo investi toute sa fortune dans l'entreprise et en l'espace de trente ans, profitant des travaux d'exhaure qu'il avait mis en chantier, plusieurs galeries à flanc de coteaux furent creusées. Le zinc était la principale ressource de ces mines mais on y extrayait également du cuivre, de la pyrite, du galène et de l'or en faible quantité. En 1496, Thurzo décide de vendre ses actions à la ville de Goslar qui entreprend de poursuivre l'extraction plus en profondeur et dès 1489, 17 fosses sont mises en chantier.

- La fosse Dudesche,
- La fosse Bleizeche,
- La fosse Oldegrove,
- La fosse Breitling,
- La fosse Silberhol,
- La fosse Hohe Warte,
- La fosse Kanekuhle,
- La fosse Innie,
- La fosse Eschenstall,
- La fosse Hawschune,
- La fosse Haschenstall,
- La fosse Dedelebische,
- La fosse Nachtigall,
- La fosse Voigtsche,
- La fosse Rottmann,
- La fosse Lüdersüll,
- La fosse Froborgsche.

Ces fosses sont nommées en fonction des noms de familles des propriétaires ou d'après une caractéristique régionale comme la fosse Nachtigall qui doit son emplacement, d'après la légende, par les indications qu'un rossignol aurait donné à un maître fosse. Le Harz devient la région de référence en Europe pour l’exploitation des métaux non ferreux. Elle est l’une des bases majeures du développement et du contrôle du marché européen du cuivre, notamment par la dynastie marchande et financière des Fugger.

L'approfondissement des puits engendre néanmoins de nouveaux problèmes liés à l'eau. On imagine alors un système d'exhaure propulsé par force hydraulique et en 1627, il est fait mention dans le traité "Agricola" d'un Belgenschacht à Rammelsberg. Ce dispositif est composé d'une roue à aube capable de remonter des outres en peau de vaches d'une contenance d'1,4 mètre-cube vers la galerie d'exhaure centrale.
Dans le Harz, on dénombre pas moins de 76 roues à aubes souterraines dont deux types sont prédominantes :

- La roue à augets simples ou kunstrad qui a un diamètre de six à huit mètres et était utilisée pour actionner :

1. Des pompes aspirantes-foulantes qui, munies d'une manivelle, transforment le mouvement rotationnel en mouvement linéaire alternatif. Les modèles les plus performants pouvaient actionner de trentre à quarante corps de pompe en même temps. L'approfondissement des puits engendra une multiplication de ces roues à augets qui furent dès lors placées l'une au dessus de l'autre.
2. Des échelles mécaniques pour la remontée de personnel. Ce système était extrêmement lent, environ 40 centimètres seconde.

- La roue à augets à sens de rotation réversibles ou Kehrrad dont la couronne est faite de deux moitiés accolées qui diffèrent par le sens d'inclinaison des augets. Ces roues ont généralement une taille comprise entre onze et seize mètres et sont systématiquement couplées avec un tambour d'enroulement ainsi qu'un frein. Ce système est également connu sous le nom de baritel à eau et était utilisé pour actionner :
   
1. Des Machines d'exhaure comme celle du belgenschacht.
2. La remontée du minerais ainsi que le transport du matériel minier.

Dès le début du 20ème siècle, l'électrification de la mine commence et en 1920, elle devient la propriété de la Preussag und Braunschweig GmbH
qui unifia définitivement les différents sièges. Considérée par le 3ème Reich comme un lieu stratégique important, l'exploitation sera considérablement modernisée entre 1932 et 1937 dans le cadre du programme Quadriennal. Les installations de jour seront presque entièrement reconstruites par les architectes Fritz Schupp et Martin Kremmer, tout deux responsables de la modernisation de Zeche Zollverein à Essen.
Le miracle économique des années 50 et la forte hausse des prix du plomb et du zinc profite grandement à la société et, dans le but d'obtenir un minerais toujours plus pur, une usine de traitement moderne est inaugurée à Bollrich et reliée à la mine par la "Gelenbeeker Stollen", un tunnel ferroviaire qui relie également la fonderie de zinc d'Harlingerode. Cependant, les différents gisements de la montagne s'amenuisent et en 1988 la mine de Rammelsberg ferme ses portes après plus de 1.300 ans de production et environ 27 millions de tonnes de minerais extraites.

1992 apporte un nouveau tournant dans l'histoire de la région qui voit sa mine ainsi que sa ville historique de Goslar inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO. La mine de Rammelsberg est depuis lors entièrement visitable et n'a subi que très peu de changement lors de son passage au milieu touristique. En février 2009, la Scandinavian Highlans Holdings A/S publie les résultats des relevés géophysiques de sa filiale Harz Minrals GmbH. Il s'avère que ces relevés ont détectés une anomalie géophysique à deux kilomètres du gisement de Rammelsberg, ce qui a très vite été interprété comme une immense concession encore inconnue.
En 2009, plusieurs puits de sondage furent foncés à 500 et 600 mètres de profondeur puis en 2011 avec des sondages de 800 mètres qui se soldèrent par des échecs. À ce jour, cette anomalie reste un mystère. En 2015, des plans ont été annoncés pour extraire les métaux présents dans les bassins de décantations de l'usine de traitement de Bollrich.  Les approximations font état de 100 tonnes d'Indium, de 180 tonnes de gallium, de 1.000 tonnes de cobalt ainsi que de 1.5 tonnes d'or.

Mines de Rammelsberg
Bergtal, 19
38640 Goslar
https://www.rammelsberg.de


      Reportage sur le magnifique siège de Rammelsberg, un site classé à l'Unesco !
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont