Pour
répondre à la demande croissante de charbon dans le nord du pays, le
royaume de Prusse décide de réaliser des sondages à l'est de la Ruhr.
En effet, il est de notoriété publique que ces
régions abritent
d'importants gisements houillers, les premières traces d'extraction
remontant à 1639, au sud de barsinghausen. En 1830, un gisement
prometteur est découvert dans le Deister, une chaine montagneuse située
au sud-ouest d'Hanovre. En 1856, un tunnel à flanc de coteau est
inauguré sur les terres de la chambre monastique d'Hanovre, à
Barsinghausen. Le tunnel fut baptisé Kloster Stollen et commença à
produire dès 1869 sous la supervision de l'État prussien, (qui avait annexé
l'ancienne province d'Hessen-Nassau
en 1865) la
mine étant
devenue entre-temps la propriété du ministère des finances royales
d'Hanovre. Les veines étant situées à 1474 mètres de
l'entrée,
des chevaux sont achetés par la mine qui gagne alors grandement en
rentabilité. Les venues d'eau sont malheureusement très importantes et,
malgré le fonçage de plusieurs puisards, les chantiers sont
régulièrement inondés. Il fut alors décidé de foncer trois puits
verticaux. Les travaux préparatoires commencèrent dès 1888 et en
l'espace de dix ans, les conditions de travail furent grandement
améliorées. À l'aube du 20ème siècle, la
direction décide de moderniser
le siège, un nouveau triage / lavoir est inauguré ainsi qu'une cokerie
moderne, la mine prend alors le nom de Steinkohlenbergwerks
Barsinghausen. A cette époque, alors que 2.300 mineurs sont employés
dans les chantiers de la mine, on estime à 50% le pourcentage de la
population économiquement dépendante de l'extraction du charbon dans le
Deister.
En
1907, la Preußische Bergfiskus centralisa la production de plusieurs
petites mines de la région dans les chantiers de la Kloster Stollen et,
dans les années précédant la première guerre, l'exploitation atteint
son apogée avec une production
annuelle de 500.000 tonnes.
En 1921, l'exploitation par la
Kloster stollen s'arrête définitivement.
La crise économique entraîna également la fermeture des mines plus
modestes du Deister.
Cependant, les trois nouveaux
puits continuent à extraire et, en 1923, l'occupation française de la
Ruhr participe fortement à l'essor de l'industrie extractive dans le
Deister. En
1923, l'État prussien fonde la Preußische Bergwerks und
Hütten Aktiengesellschaft, une société ayant pour but la
gestion de l'industrie annexée par la Prusse au 19ème siècle. Pour éviter une pénurie de
personnel dans ce moment crucial, la
Niedersächsische Heimstätte GmbH fait construire 160 petites maisons de
pierres aux abords de Barsinghausen, ce qui a pour effet d'augmenter la
population locale à près de 5.800 habitants. En 1940, le siège de
Barsinghausen fut cédé à la Gesamtbergamt Obernkirchen
GmbH,
une société sous-traitante de la Preussag AG. Dans le but d'acheminer le
minerais au plus vite, des avions sont mis à profit à raison d'une
dizaine d'aller-retour par jour vers Hanovre. Ceux-ci
seront malheureusement réquisitionnés lors de la seconde guerre
mondiale mais la mine continua à produire tout en évitant les
représailles des alliés du fait de son isolement et de sa taille
modeste. La relance économique d'après guerre met malgré tout à mal
l'entreprise qui n'arrive plus à rentabiliser ses extractions face à la
puissance du bassin de la Ruhr.
Des discussions sur l'avenir de
l'industrie houillère en Basse Saxe furent menées au sein du conseil de
surveillance de la Preussag AG et c'est finalement en 1950 que
les chantiers cessent définitivement à Barsinghausen.