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Les mines d'Obernkirchen



Les premières traces écrites sur l'extraction du charbon dans le district d'Obernkirchen remontent à 1498 mais il est attesté que celui-ci était déjà ramassé et utilisé vers 1300, sous la supervision du monastère local.
L'extraction dans la zone ne fut finalement réglementée qu'en 1520, après des sondages menées par le marchand Albrecht Schlüsselburg dans le village de Nienstädt. Ces recherches, autorisées par le comte Ernst de Schaumburg, entraînèrent la création de la première mine du district. La guerre de Trente Ans (1618-1648) met un frein à l'exploitation minière dans la région et la destruction de plusieurs fosses causa la perte irrémédiable de nombreux documents d'époque. Le 18ème siècle voit monter en puissance les petites mines d'Obernkirchen. En 1757, on dénombre 35 puits dans le village mais d'autres exploitations se développent rapidement dans les environs dont la mine de Sülbeck et la Stadthäger Stollen.

En 1801, le développement est devenu exponentiel et on compte à présent 122 mines dans le bassin. Celles-ci sont divisées comme suit :

- Obernkirchen : 52 puits,
- Obernkirchen Revier : 7 puits,
- Stadthagen : 23 puits,
- Sülbeck : 22 puits,
- Südhorster : 18 puits.

La fusion des territoires de Sülbeck, Stadthagen et Sooldorf, en 1810, entraîne la fusion de ces mines dont le siège social fut placé à Nienstädt. La Betriebsanlage Osterholz était née.
Le développement de l'industrie sidérurgique dans l'ancienne province d'Hessen-Nassau amène la société à construire une batterie de fours à coke. La demande en charbon devient cependant trop grande pour les petites mines qui n'ont d'autres choix que d'approfondir leurs chantiers, entraînant par la même occasion la construction des premières installations d'exhaure. C'est ainsi qu'en 1816, le puits Kunst N°1 fut foncé avant d'être équipé d'un système de pompe à vapeur, un procédé totalement unique dans la région. Il fut suivi par la puits Kunst N°2 en 1847 puits par le puits Kunst N°3 en 1851. Nommé également puits O.D.3 ( Osterholz / couche D / puits 3 ), il fut construit pour l'évacuation de l'eau dans les chantiers de la veine D, à 66 mètres de profondeur, et est également mû par un système de pompe à vapeur. On dénombre alors dans la région 192 puits fonctionnels. Ceux-ci exploitent dix couches de charbons distinctes dont voici en détail les profondeurs et les années de mise en exploitation.

- Stollensohle : 30m à 60m
- Sohle A : 1825 - 40m à 57,5m
- Sohle B : 1821 - 44m à 84,5m
- Sohle C : 1857 - 57m à 65m
- Sohle D : 1847 - 67m à 104m
- Sohle E : 1882 - 119m à 137m
- Sohle F : 1872 - 168m à 184,5m
- Sohle G : 1899 - 239m à 251m
- Sohle H : 1925 - non exploité
- Sohle J : 1936 - non exploité
- Sohle K : 1952 - 557m

Il est à noté qu'une couche nommée I ne fut jamais référencée car étant de trop faible puissance.

En 1865, la région est annexée par la Prusse qui hérite pour l'occasion de la moitié des actions détenues par le Land. Voulant renforcer son industrie, l'État prussien se lance dans une vague de modernisation qui toucha Nienstädt dès 1871, année où le puits Kunst N°3 fut élargi et équipé de nouvelles pompes d'exhaure. En 1899, la société par en quête d'un nouveau terrain pour implanter un siège central. Nommée Bergwerk Georgschacht, cette mine est située à deux kilomètres au sud-ouest du centre de Stadthagen et c'est en 1902 que son premier puits entre en production. La construction d'une nouvelle cokerie sur ce siège entraîna la fermeture de la cokerie de Nienstädt, devenue obsolète. Le puits N°2 du siège Georg sera quant à lui foncé entre 1925 et 1928.
En 1923, l'État prussien fonde la Preußische Bergwerks und Hütten Aktiengesellschaft, une société ayant pour but la gestion de l'industrie annexée par la Prusse au 19ème siècle.
Cette société, qui deviendra la Preussag AG comprend alors ces activités :

- Le charbon et ses dérivés,
- Le Lignite,
- La potasse,
- Le sel gemme,
- Le fer,
- Les métaux non ferreux,
- La chaux,
- L'ambre,
- Le pétrole.

En 1926 fut fondée la Gesamtbergamt Obernkirchen GmbH, une société sous-traitante de la Preussag AG qui, quatorze ans plus tard, fut cédée en partie à l'État libre de Schaumburg-Lippe. Outre les anciennes mines d'Obernkichen, Preussag Ag céda également les autres mines du Deister dont le siège de Barsinghausen, l'un des charbonnages les plus importants du bassin. Cette scission mena à la création de la Gesamtbergamt Obernkirchen – Barsinghausen. Cependant, des discussions sur l'avenir de l'industrie houillère en Basse Saxe furent menées au sein du conseil de surveillance de la Preussag AG et, en 1950, la mine de Barsinhausen ferme ses portes. La mine Georg continua à fonctionner pendant encore dix ans mais la Preussag décida de dissoudre définitivement la Gesamtbergamt Obernkirchen – Barsinghausen pour se concentrer entièrement sur les gisements d'Ibbenbüren.
Au cours de l'histoire minière d'Obernkirchen, 300 puits et plus de 700 mines à flanc de coteaux ont été exploités.


      Petit reportage sur les derniers vestiges de la concession d'Osterholz-Nienstädt.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont