Au
cours de la première moitié du 19ème siècle, alors que l'industrie
ardoisière bat son plein à Martelange, plusieurs prospecteurs décident
d'investir massivement dans la prolongation du bassin du côté
luxembourgeois. Extraite sommairement dans le canton de Rédange depuis
la fin du Moyen Âge, c'est le long de la frontière belge que se
concentra la suite des exploitations. Plusieurs ardoisières sont créées
et à la fin du 19ème siècle, les frères Michel et Mathieu Quinet
aménagent une petite exploitation à 500 mètres du siège Donner.
Cependant, par manque de moyen, ceux-ci décident de vendre la mine à la
Gesellschaft
Schönborn,
une société allemande basée à Cologne. Par la suite, l'ardoisière se
développe considérablement et au début du 20ème siècle, 62 ouvriers y
sont employés.
En 1902, Les Quinet rachètent l'exploitation et fondent la Société Anonyme des
Ardoisières de Wilhelmschacht. Le capital de cette
nouvelle société est divisé en 600 actions de 500 francs réparties
entre trois investisseurs principaux :
- Adolphe Thiry : 210 actions,
- Conrad-Albert Schönborn : 210 actions,
- Jean Wirth : 180 actions.
Aidée
par la création d'une ligne de chemin de fer à voie étroite et du
raccordement au chemin de fer national, la société continue son
expansion mais le 1er novembre 1905, un effondrement cause la mort des
deux frères Quinet, laissant l'ardoisière orpheline. Elle sera reprise
après des travaux de stabilisations par la famille Rother, déjà
propriétaire des ardoisières du Haut Martelange, Nanquette, Tornaco,
Collet, Hoffmann, Wolwelange, Cahen, Perlé ainsi que les ardoisières de
Mayen et de Vielsalm. Wilhelmschacht sera dorénavant connu sous le nom
de Schiefergrube
august adolf.
À cette époque, le cumul de production des exploitations de la famille
Rother dépasse les 7.600.000 ardoises par an mais, au fil du temps, la
demande en ardoise commence à baisser et plusieurs exploitation sont
obligées de fermer leurs portes. Le siège August Adolf n'échappe pas à
ce destin funèbre et c'est en 1930 que ce dernier met fin à ses
chantiers. La reconstruction du pays après la fin du second conflit
mondial permet cependant à l'ardoisière de revenir à la vie et, après
une vaste opération d'assèchement, la production fut reprise
sporadiquement jusqu'au 4 octobre 1986, date de fermeture définitive de
la mine.
Cette même année, les Ardoisières
de Martelange S.A.
reprennent l'exploitation avant d'entamer la réalisation d'une liaison
souterraine de 200 mètres entre le siège Donner et August Adolf
permettant, selon les estimations, de doubler la production. Cependant,
les coûts de cette expansion sont immenses et l'entreprise connait de
graves difficultés. Elle est rachetée en 1990 par un entrepreneur
luxembourgeois mais ne se releva plus jamais. Les Ardoisières de
Martelange furent déclarées en faillite en 1995.