Exploitée
comme ses voisines depuis l'antiquité, la veine San Miguel est l'une
des plus minéralisée du district. Le gisement affleurant étant épuisé,
la mine fut abandonnée jusqu'en 1825, année où un groupe de mineur
local décide d'y foncer un nouveau puits baptisé "El Chifle". Propriété
de Pedro Garrido, ce dernier était situé au lieu-dit "El Madroñal".
Hélas, par manque de moyen, la petite exploitation fut revendue à une
société madrilène nommée La Vigilancia. En 1872, l'ingénieur anglais
Carlos Remfry, devenu directeur de cette dernière, décide d'approfondir
les chantiers, ce qui nécessita l'installation d'une machine à feu.
Renommée mina San
Miguel, l'exploitation emploie près de 400 personnes en
1880 pour un cumul de production de 4.220 quintaux métriques. C'est à
cette époque que la société rachète plusieurs concessions dont El
Cavario 2, Laura, La Reparación et El Epílogo ainsi que la Sociedad San
José, une structure disposant de trois pompes à feu ainsi que plusieurs
installations annexes comme des chaudières et des fours à réverbère.
C'est par San José que San Miguel fit également l'acquisition de
l'ancien groupe El Mimbre qui était lui même composé des concessions
San Martín 1 et 2 ainsi que San Fernando, deux zones réputées pour
leurs fortes teneurs en minéraux argentifères.
La fusion avec San José permit d'unifier les trois veines principales
exploitées dans la zone :
- la veine San Miguel,
- la veine El Mimbre,
- la veine San José.
À la mort de Carlos Remfry, le 5 septembre 1892, la mine passe entre
les mains de la Sociedad El Socorro et La Prueba avant de poursuivre
son expansion en fonçant de nouveaux puits, son cumul de production
atteignant les 38.462 quintaux métriques en 1907 pour une profondeur
maximale de 500 mètres. Cependant, la concession majeure de cette
société, nommée El Socorro, entame un déclin rapide qui mena à l'arrêt
de son exploitation dès 1908. En janvier 1913, un effondrement majeur
se produisit dans le puits San Francisco, emportant avec lui le
machiniste dont le corps ne fut jamais retrouvé. À l'aube de la
première guerre mondiale, plusieurs ramifications de 50 centimètres de
puissance furent découvertes le long de la veine El Mimbre. Cependant,
l'épuisement rapide de ces dernières entraîna la fermeture des puits
liés à ce filon au cours de l'année 1915. Par la suite, la Sociedad El
Socorro et La Prueba fut obligée de réduire ses extractions suite à des
problèmes récurrents d'évacuation des eaux en dessous de 600 mètres.
Une exploitation sommaire fut néanmoins maintenue au douzième étage
grâce à une petite veine inexploitée nommée "La Caridad". L'année
suivante, bien que le filon soit régulièrement épuisé, la société
continue ses extractions, la petite veine étant à présent reliées à 17
puits dont trois sont en pleine modernisation :
- pozo San Guillermo,
- pozo Rico,
- pozo máquina.
Ce dernier étant un puits antique depuis longtemps à l'arrêt fut
renommé "San Vicente". Le 27 décembre 1918 est créée à Madrid la
Compañía Minera de Linares, S.A., une nouvelle société qui ne tarda pas
à absorber les différentes concessions et sièges liés à San Miguel. Dès
l'année suivante, de nouvelles recherches sont menées le long de la
veine El Mimbre, une exploitation louée sous bail à la Société minière
et métallurgique de Peñarroya, le tout sous la supervision de
l'ingénieur des mines, Enrique Centeno. Peñarroya augmenta
considérablement la capacité de pompage des chantiers et participa à
l'électrification de ces derniers. C'est également à cette société que
le puits San Vicente doit la construction de son nouveau chevalement en
pierre. Malheureusement, le filon El Mimbre sera à nouveau épuisé en
1929 et sera définitivement mis à l'arrêt un an plus tard, la
concession étant désormais uniquement tournée vers l'exhaure afin
d'éviter le noyage des trois derniers sièges susmentionnés. Ces
derniers, alignés sur à peine 400 mètres avaient une profondeur
comprise entre 560 mètres et 658 mètres, ce qui fait d'eux les puits
les plus profonds de tout le district. En 1935, près de 6.200 tonnes de
minerais sont extraites mais ce cumul diminue considérablement lors de
la guerre civile, période où la mine sera saisie par les syndicats. Dès
1939, l'exploitation industrielle peut à nouveau reprendre
grâce notamment à une politique de gestion exemplaire ainsi
que par la motivation des ouvriers qui permit entre autres
l'approfondissement de San Vicente jusqu'à 1.008 mètres sous terre
ainsi que la construction d'une usine de flottation qui permit
d'extraire les résidus de plomb présents dans les tas de stériles
situés autour des anciens sites de production du district. Le gisement
finit hélas par s'épuiser mais, en 1952, la découverte de la veine San
Martín redonne de l'espoir à la direction qui peine à maintenir la
société à flot. Cette nouvelle veine ne donne rien mais une dernière
étude est mise en chantier le long des veines San José, Cristo del
Valle et Arrayanes qui est l'un des filons les plus anciennement
exploités de Linares. Ces recherches ne donnèrent rien et il fut décidé
de fermer la mine à la fin de l'année 1962. Le 21 mars 1967, alors que
les ouvriers travaillent au démantèlement du puits San Vicente, le
câble de la cage se rompt en pleine remontée précipitant six mineurs
dans l'abîme.
Ces mineurs étaient :
- Blas Muñoz Moreno,
- Manuel Jiménez Díaz,
- Francisco Valera Heorera,
- Fernando Rus Rodríguez,
- José Gago Núñez,
- Jorge Antuña Roces.
Une plaque en leur hommage fut scellée dans le chevalement du puits San
Vicente qui se dresse encore fièrement aux côtés du chevalement du
puits Rico. Le reste de la société est à l'état de ruine.