Les
premières traces d'une exploitation sur le filon El Cobre à Bailén
datent de 1839, année où Gaspar de Remisa enregistra une mine de
sulfure de plomb, de cuivre, de pyrite de fer et d'arsenic. Les travaux
s'arrêtèrent cependant à faible profondeur et, en 1846, la mine fut
vendue à la société française Isidoro
Pourcet y Compañía qui deviendra deux ans plus tard la A. Brissac y Compañía.
Durant les années suivantes, la société se voit attribuer plusieurs
concessions minières dont voici la liste :
- Esperanza 1ª, 2ª, 3ª, 4ª,
- Felipa 1ª, 2ª,
- San Fernando
Dès lors, l'ensemble de ces concessions et des puits associés sera
surnommée "le
Groupe El Cobre". En 1877, la A. Brissac y Compañía tombe
hélas en faillite avant de revendre ses avoirs à la Sociedad Los Cuatro Amigos,
originaire de Linares. Cependant, malgré de nouveaux sondages
prometteurs, la nouvelle société reste très peu active. On estime sa
production annuelle à 111 tonnes à peine jusqu'à la fin du 19ème
siècle. En 1913, l'approfondissement progressif des chantiers amène les
dirigeants à investir dans une machine à feu, ce qui n'augmenta que
très peu le rendement de la mine. En 1947, devant son incapacité à
gérer l'exploitation, la société décide de louer la mine à la Compañía La Cruz,
inactive au niveau minier depuis 1931. En se basant sur les résultats
d'une vaste campagne de sondages, La Cruz décide de foncer un nouveau
puits
dans la concession Esperanza 1ª, 2ª, 3ª, 4ª. Sobrement appelé "puits
N°1", ce dernier commence à extraire en 1951 et passe en quelques
années de 792 tonnes à plus de 1.400 tonnes en 1956, le minerai étant
traité sur place, initialement par gravimétrie manuelle puis par
gravimétrie mécanique.
Par la suite, diverses extensions vers Guarromán permettent à
la société d'exploiter dix concessions majeures :
- San Inocente,
- San Apolo 1ª, 2ª,
- Igualdad,
- Esperanza,
- San Agustín,
- Unión,
- Casualidad,
- Las Felipas,
- Democracia,
- Las Atilas.
En
1965, La Cruz décide de louer les mines du groupe Santa Teresa de
Jesús, toutes situées au nord du bassin et abandonnées depuis plusieurs
années. Renommé "Groupe Cobo", cette zone d'exploitation comprend deux
puis dont le plus important est le puits Antoñita. De nombreux sondages
permettent d'affirmer que l'endroit est très fortement minéralisé bien
que les veines soient difficilement exploitables du fait de la très
grande présence d'eau. À la fin des années 60, plusieurs pompes
d'exhaure sont installées dans un nouveau puits nommé "Cobo Nuevo"
mais, en 1974, un important glissement de terrain entraîne la
destruction des pompes, provoquant l'inondation de tous les travaux
souterrains liés à Cobo. Découragée, la Compañía La Cruz décide
d'abandonner la zone et de se concentrer sur les puits du groupe
renommé "El
Cobre-Igualdad"
avec l'aide de la Empresa
Nacional de Adaro,
une société madrilène créée par L'Institut National de l'Industrie qui
possède plusieurs concessions à Bailén dont
les plus importantes sont Siles et surtout San Juan.
Trois puits d'extraction y sont actifs :
- San Juan 1,
- San Juan 3,
- Esmeralda.
Entre
1982 et 1985, le cumul de production des
mines de la société dépasse les 16.000 tonnes par an. Hélas, la chute
du prix du plomb sur les marchés internationaux met à mal la Empresa
Nacional de Adaro qui décide d'arrêter l'exploitation des mines de San
Juan en
avril 1986 avant de tomber en faillite la même année. La Cruz continue
ses extractions mais ses différents sièges sont de plus en plus
menacés. L'annonce d'une fermeture prochaine entraîne rapidement une
forte résistance du personnel qui
aboutira à une gigantesque procession nocturne au cours de laquelle
pratiquement toute la ville se rassembla pour témoigner de sa
solidarité avec les mineurs et pour manifester sa tristesse et son
impuissance face à la fin de la longue histoire de l'exploitation du
plomb à Linares. La fermeture du groupe El Cobre ne put malheureusement
pas être évitée et c'est le 21 mai 1991 que les dernières
berlines remontèrent à la surface.
Aujourd'hui, il reste de
nombreux vestiges de cette immense société. Les plus importants sont
sans aucun doute les ruines des sièges de la concession San Juan ainsi que celles des
sièges N°1 et N°3 situés sur la veine
Esperanza. Le chevalement principal du très beau siège San
José fut quant à lui découpé et replacé sur un rond-point de Linares,
devenant ainsi l'un des symboles majeurs de la ville.