L'incroyable
essor industriel borain du 18ème siècle amène une prospérité et un
développement rural sans précédent. D'abord ramassée en surface, la
houille sera ensuite extraite dans des chantiers souterrains dont le
plus bas atteignait les 1376 mètres de profondeur. En l'absence de
contraintes de l'État et pour des raisons de rentabilité, les
concessionnaires de ces mines n'ont que très rarement procédé au
remblayage systématique des galeries, ce qui provoqua, petit à petit,
l'effondrement des terrains supérieurs. L'affaissement le plus
important du bassin se situe à Cuesmes et atteint près de treize
mètres, ce qui modifia irrémédiablement le régime hydrographique de la
vallée de la Haine tout en provoquant de graves problèmes d’évacuations
des eaux usées et pluviales. Après la fermeture des derniers
charbonnages et l'arrêt de l'exhaure, les inondations de la vallée de
la Haine devinrent récurrentes et, avec le temps, la formation de
cuvettes entraîna la création de vastes zones marécageuses entre
Hensies et Trivières et c'est dans ce contexte que fut créée, en 1956,
l'Intercommunale
pour le Démergement et l’Assainissement de la Vallée de la Haine
Inférieure (IDAVHI). Son rôle est multiple :
- Protéger la population contre les risques d'inondations,
- redynamiser les zones marécageuses.
C'est
ainsi qu'un important réseau de collecteur et de stations de pompage
fut construit le long de la Haine. Cet ensemble permet dès lors de
pomper annuellement plus de 20 millions de m³ d'eau et de protéger une
surface de 37.500 hectares de terre. Par la suite, IDAVHI change de nom
pour devenir l'Intercommunale
de Développement Économique et d'Aménagement
(IDEA) avant de continuer d'étendre ses ouvrages. Les 25 stations de
démergement actives permettent désormais de pomper 310.000 m³ d'eau par
heure, soit 86 m³ par seconde.
Cependant, l'installation la
plus importante d'IDEA ne se trouve pas en surface mais à 42 mètres de
profondeur, au coeur du massif des craies situé sous le village de
Cuesmes : le captage de la scierie. Utilisé à l'origine comme puits
d'exhaure par la Société Anonyme des charbonnages du Levant et des
Produits de Flénu, cette installation faisait partie intégrante du
siège Ste Zoé et se situait à proximité de la scierie qui permettait de
produire les étançons pour les chantiers. Son année de fonçage est
incertaine mais coïnciderait avec la fermeture des chantiers de la
Malogne, en 1911. L'exhaure n'étant plus assurée par la Société Anonyme
des Phosphates de la Malogne dans les basses terres de Cuesmes, le
Levant en aurait pris le contrôle. La fermeture de la société, en mars
1968, fit passer la galerie entre les mains d'IDEA. Les années la
rendant de plus en plus vétuste, un vaste projet de rénovation fut mis
en oeuvre fin 2018. Le chantier est titanesque et une très grande
partie des installations d'origine, réalisée en Eternit, doit être
remplacée. C'est ainsi que plus de 3.500 linteaux en béton furent posés
pour renforcer la stabilité de la galerie, longue à présent de 145
mètres. En outre, une nouvelle canalisation de 1.650 mètres fut
construite entre le captage et les réservoirs du Marais, situés à
Ghlin. 3.200.000 m³ d'eau y sont pompés annuellement avant d'être en
partie valorisés via la SWDE et le zoning de Ghlin-Baudour.