À
l'aube du 20ème siècle, une série de sondages sont réalisés à l'ouest
de Halle dans le but de déterminer la zone de prolongation du
Salzmünder Sattels, un gisement de sel gemme et de potasse dont
l'extrémité nord se trouve à Salzmünde, à l'est du Mansfelder Mulde. Le sondage le
plus profond réalisé dans cette zone (SalzmündeII) est très encourageant et
se
présente comme suit :
- de 0m à 71m :
terre et dépôts de grès, - de 71m à 356m :
grès rouge et dépôts de gypse, - de 356m à 421m
: argile, - de 421m à 424m
: calcaire oolithique, - de 424m à 605m
: argile et grès rouge, - de 605m à 629m
: sulfate de calcium, - de 629m à 636m
: sel gemme, - de 636m à 641m
: sel dur, - de 641m à 705m
: sel gemme, - de 705m à 719m
: argile salée.
Certains
sondages débouchèrent sur une incroyable accumulation de potasse de
près de 50m d'épaisseur mais ce gisement étant mal réparti, de nombreux
puits de la région n'eurent jamais accès à cette couche.
La
section sud du gisement est finalement découverte en 1902 à
Teutschenthal par la Internationale
Bohrgesellschaft AG, une société
administrée par Anton Raky, pionnier du forage profond et de la
prospection minière et pétrolière. Après cette découverte, une demande
de concession est introduite auprès du royaume de Prusse par Friedrich
Krüger et Siegfried Weinstock. Celle-ci sera accordée le 27 mars 1905
et, à peine deux jours plus tard, la Kaliwerk Krügershall
Aktiengesellschaft fut fondée. En décembre de la même
année, une
assemblée générale des sociétés salicoles et potassiques par action se
rassembla à Magdebourg. Cette réunion était composée des
administrateurs des mines de Krügershall, Wittekind, Niedersachsen et
Heldburg ainsi que celles de Walbeck, Salzmünde, Günthershall,
Schwarzburg, Hildasglück, Carlshall, Volkenroda, Wilhelmshall-Ölsburg ,
Siegried-Giesen, Fürstenhall, Rössing-Barnten, Königshall et
Hindenburg, Asse, Friedrichroda, Oberhof,
Reinhardsbrunn, Frisch-Glück,
Desdemona, Bernsdorf, Rastenberg et Riedel.
Lors de ce sommet, il fut
décider d'intégrer progressivement ces différentes sociétés au sein
d'une société mère : la Burbach-Kaliwerke
Aktiengesellschaft.
En 1906, un criblage d'une capacité de 80 tonnes par heure fut
construit sur le site de la mine. Cependant, l'obtention d'une
autorisation de rejet dans la Saale des eaux provenant du traitement
fut difficile à obtenir et ne fut accordée qu'au bout de longues
négociations, incluant l'obligation de filtrer les eaux avant rejet. En
1907, Krügershall entre officiellement en production et au cours de la
même année, une section servant à la transformation du brome est mise
en service. D'une capacité de 500kg de brome par jour, cette section
sera suivie par la construction d'une usine de traitement de sulfates
en 1909 et deux ans plus tard par la construction de bassins de
séchages pouvant produire 20.000 tonnes de sel évaporé par an, bassins
qui seront agrandis dans les années suivantes pour obtenir, en 1928, 10
tonnes de sel par jour. Ce procédé fut cependant mis à l'arrêt en 1939,
suite à la construction d'une usine de traitement moderne.
En mai 1945, l'arrivée de l'armée rouge en Saxe Anhalt entraine l'arrêt
forcé de la mine qui sera confisquée le 30 octobre 1945 par
l'administration soviétique, cette confiscation entrainant par la même
occasion la perte de sa filiation avec la Burbach-Kaliwerke AG.
En août 1946, la Sowjetische Aktiengesellschaft est crée et reprend
Krügershall dont les bénéfices liés à la production furent confisqués
pour le remboursement des dommages de guerre. La mine changera de nom
en octobre de la même année et devient ainsi la Kaliwerk Krügershall im
Verbund Industriewerke der Provinz Sachsen-Anhalt. Elle
sera restituée
à l'Allemagne en avril 1947 avant de devenir une entreprise publique en
1948 sous le nom de Vereinigung
Volkseigener Betriebe Kali und Salze in
Halle. En 1970, la mine est intégrée au Kombinat Kali VEB Kali und
Steinsalzbetrieb Saale – Staßfurt, association ayant pour
membre :
La mine fermera ses portes pour des raisons économiques en décembre
1982 après avoir extrait de ses sols près de 38 millions de tonnes de
sel. L'usine de traitement fut néanmoins reprise sous le nom de VEB
Kalibetrieb "Ernst Schneller" Zielitz, Werk Teutschenthal mais fut
fermée en 1992, après la mise en service de l'usine de traitement de
Zielitz. La Kaliwerk Krügershall fut reprise en mai 1992 par la GTS pit
Teutschenthal backup GmbH qui utilise actuellement la mine
comme centre
de stockage souterrain pour des déchets provenant de l'épuration des
gaz de combustion des incinérateurs, des scories et des cendres
d'incinérateurs, des déchets de construction contaminés ainsi que des
déchets de productions industrielles sous forme liquide, pâteuse et
solide.
Reportage sur la surface et surle fond du siège central
de la Kaliwerk Krügershall.
Reportage sur le siège Halle, puits d'aérage du siège
Krügershall