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Petite-Rosselle Sarre et Moselle
Faulquemont-Folschviller


La Société Houillère de Sarre et Moselle



Après la découverte du charbon à Schœneck, en 1817, de nombreux sondages furent entrepris dans la région afin de délimiter la partie lorraine du gisement houiller sarrois. La région de l'Hôpital est particulièrement prometteuse et, à partir de 1853, plusieurs sociétés se partageant huit concessions s'installent dans la zone :

- Compagnie Houillère de la Moselle,
- Compagnie Charbonnière de Hochwald,
- Société de l'Hôpital,
- Société Nancéienne,
- Société de la Forêt de la Houve.

Plusieurs puits importants sont foncés durant cette période dont le puits Max à Carling ainsi que les puits 1 et 2 de l'Hôpital. L'exploitation des veines s'avèrent cependant extrêmement compliquée car le gisement est disposé en dressant, c'est-à-dire que ce dernier est incliné à plus de 55° à la verticale. Cette disposition particulière fut connue dans la région sous le nom de "dressant de Merlebach". Les techniques d'exploitations de l'époque ne permettent hélas pas d'extraire ces veines de houille de manière optimale, d'autant plus que de nombreuses venues d'eau perturbent les chantiers qui sont mis à l'arrêt dans la majorité des cas. La guerre franco-prussienne de 1870-1871 aboutit à l'absorption de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin par l'Allemagne qui réunit ces régions dans le land Elsaß-Lothringen. Suite à cet évènement, les sociétés charbonnières existantes sont réunies au sein de la Saar und Mosel Bergwerks Gesellschaft. Après des travaux de stabilisation et d'assèchement, les chantiers du siège 1/2 de l'Hôpital sont remis en service et l'année suivante, les travaux de fonçage du puits Vouters débutent avant d'être interrompus par une nouvelle venue d'eau. Ces derniers ne reprendront qu'en 1891. Au début du 20ème siècle, la société est reprise par un consortium composé de Hugo Stinnes , August Thyssen , Hugo Sholto von Douglas et la Dresdner Bank. Cette nouvelle structure permit à la société de moderniser ses installations et d'absorber de nouvelles concessions, notamment sous Freyming-Merlebach.

Dans les années suivantes, plusieurs puits importants sont fonçés :

- Le puits Sainte Fontaine,
- Le puits de Freyming,
- Les puits I, II et III de la Houve,
- Le puits Peyerimhoff.

En 1910, Hugo Stinnes vend sa participation à la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks und Hütten-AG basée à Bochum et propriétaire entre autres des mines Friedlicher Nachbar, Julius Philipp et Hasenwinkel.
La première guerre mondiale épargne la société et la signature du traité de Versaille permet à la France de récupérer ses territoires annexés par l'Allemagne en 1870. Placée sous séquestre, la société est reprise en 1919 par la nouvelle Société Houillère de Sarre et Moselle qui acquiert par la même occasion la concession de Carlsbrunn et ses puits annexes situés de l'autre côté de la frontière dont le plus important est le siège Merlebach Nord situé à Sankt Nikolaus. En 1922, la société débute le fonçage du puits Reumaux avant d'entamer les travaux préparatoires du siège Cuvelette, dès 1930. Entré en service en 1934, ce siège produit jusqu'à 3.250 tonnes de charbon par jour, devenant ainsi l'un des sièges les plus rentables de Lorraine. L'entrée en guerre de la France entraîne l'abandon et le noyage des mines qui seront remise en état par les Allemands puis exploitées par ceux-ci jusqu'à la libération. En 1946, les houillères françaises sont nationalisées et la société devient partie intégrante des Houillères du Bassin de Lorraine sous le nom de Groupe de Sarre et Moselle. La concession exploitée est alors de 14.173 hectares dont 620 hectares en territoire sarrois.

Huit puits répartis dans quatre sièges sont actifs :

- Le siège de Merlebach :
    - puits Freyming
    - puits Vouters
    - puits Reumaux
- Le siège Cuvelette :
    - puits Nord
    - puits Sud
- Le siège Ste Fontaine
- Le siège de la Houve :
    - puits I
    - puits III

En 1951, un nouveau triage-lavoir est inauguré à Freyming et c'est la même année qu'entre en service le puits Vernejoul, destiné à aérer les chantiers de la Houve. Dans les années soixante, le siège Cuvelette cesse ses extractions et est relié au siège de Merlebach pour lequel il servira de puis d'aérage et de service. Un skip y sera installé en 1983 afin d'y descendre les étançons nécessaire au boisage des chantiers en dressant. En 1991, l'approfondissement du puits Nord permit à ce dernier de recevoir un chevalement moderne de type porte-à-faux. Par la suite, une liaison sera entreprise entre Cuvelette et le siège Ste Fontaine, fermé en 1986, qui sera dès lors destiné à l'exhaure de l'unité d'exploitation de Merlebach. En 1987 fut foncé le dernier puits du bassin houiller lorrain : le puits Ouest de la Houve. Ce dernier fut destiné à l'aérage de l'unité d'exploitation de la Houve dont le puits de Vernejoul fut désormais destiné à l'extraction. En 2003, Merlebach ferme ses portes faisant de la Houve le dernier site d'exploitation de charbon en France. Cette ultime houillère fermera finalement ses portes le 23 avril 2004, clôturant des siècles d'exploitation du charbon dans le pays. Pour rendre hommage aux mineurs, le spectacle "les enfants du charbon" est présenté pour la première fois sur le siège N°2 de la Houve dont les installations seront démolies durant les années suivantes.

      Galerie contenant un reportage sur les vestiges du siège de Cuvelette.

      Reportage sur le siège Sainte Fontaine qui possède un chevalement portique ainsi qu'une très belle salle des pendus.

      Reportage sur le siège St Nikolaus, un charbonnage enclavé dans la Sarre.


Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont