Les
premières traces d'exploitation salifère en Lorraine datent de
l'antiquité. À cette époque, le sel est extrait via des mares salées
affleurantes principalement situées dans les Vosges et dans la vallée
de la Seille. Cette activité, alors inédite dans ces terres reculées de
la mer, connu un essor industriel sans précédent et au fil des siècles,
de nouvelles sources salées furent découvertes dans une zone allant de
Dieuze à Rosières en passant par Burthécourt et Sarralbe. À l'aube du
19ème siècle, de nombreux sondages furent effectués dans toute la
région en vue d'exploiter le sel en profondeur et suite à ces travaux,
241 concessions furent délivrées dans deux bassins distincts :
- Le bassin de
Dieuze-Sarralbe (211 concessions),
- Le bassin de
Nancy (30 concessions).
C'est
dans ce dernier que plusieurs zones d'exploitations furent accordées en
1845 dans la zone de Varangéville. Deux sociétés se partagent la zone :
- La Société des
Salines de Rosières-Varangéville,
- La Société Daguin
et Cie.
De nouveaux sondages sont alors effectués et, en 1855, Ernest Daguin
fonde la Société
du Comptoir de l'Industrie du Sel et de la Saline de St Nicolas
Varangéville.
Le fonçage du puits Saint Maximilien débute la même année et, un an
plus tard, les premières extractions remontent au jour. Un second puits
nommé Saint Jean-Baptiste sera fonçé dès 1869. En 1884, la société
rachète la soudière de la Madeleine et devient ainsi la Société Marcheville Daguin
et Cie.
Au fil des ans, celle-ci devient l'une des quatre compagnies les plus
importantes du bassin et à la fin de la seconde guerre mondiale, la
société fait partie des trois derniers sites d'extractions avec la mine
d'Einville et la mine de Rosières. En 1944, le siège St Nicolas et le
siège de Rosières sont rachetés par la société Salinière de
Lorraine
et reliés souterrainement, ce dernier servant désormais comme puits de
service et de retour d'air. En 1961, la Société Salinière Lorraine
devient la Société Salinière de l’Est avant d'entamer, dès 1966, une
vaste campagne de modernisation de ses installations, portant la
capacité d'exploitation à plus de 550.000 tonnes de sel par an. L'année
suivante, le rachat de petites salines du sud de la France donnera
naissance à la Société
Salinière de l’Est et du Sud-Ouest.
En 1968, la société est absorbée par la Compagnie des Salins du Midi,
une société née en 1856 à Aigues-Mortes sous le nom de société Renouard
et Cie. Composée d'un regroupement de propriétaires salins, celle-ci
devient une société par actions en 1868 avant de prendre son nom
définitif. Après l'acquisition des Salines de l'Ouest en 1960, celle-ci
obtint le contrôle de deux tiers du marché des sels de Guérandes du
pays, faisant du nouveau groupe un acteur incontournable du secteur. La
fusion avec la Société Salinière de l’Est et du Sud-Ouest donnera
naissance à la Compagnie
de Salins du Midi et des Salines de l'Est.
En
1996, une offre publique d'achat réalisée par Morton International Salt
Group entraînera la fermeture progressive d'une majorité de marais
salants méditerranéens. En 1999, après la création du Holding SALINS,
la Compagnie de Salins du Midi et des Salines de l'Est devient une
filiale de Rhom and Haas, une société financière qui vient de racheter
Morton. Outre en France, SALINS possède actuellement des sites de
production en Espagne et en Italie, ainsi que dans plusieurs pays
africains. Il est actuellement le seul acteur européen à maîtriser les
trois techniques de production de sel, à savoir la méthode solaire, la
méthode minière et la méthode thermique. Sa capacité de production est
actuellement de quatre millions de tonnes de sel par an. Quant à la
saline St Nicolas, elle produit toujours près de 625.000 tonnes de sel
raffiné et 500.000 tonnes de sel gemme par an. Elle est la dernière
mine active de France.