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C'est en 1853 que les premiers sondages sont mis en oeuvre dans la périphérie d'Osterfeld. Ces forages sont extrêmement pénibles et de nombreux incidents liés à des avaries du matériel sont à déplorer, notamment à partir de 225 mètres de profondeur, lorsque la roche devient si dure que le forage n'avance plus que de 2.5cm par jour en moyenne. Le gisement houiller est néanmoins atteint en 1855 à proximité d'Eschenbrock. La concession, bien que prometteuse, est difficile d'accès et c'est en 1873 que la Gutehoffnungshütte AG, une usine sidérurgique d'Oberhausen, soumis un plan d'exploitation recevable. Un premier puits fut fonçé la même année mais, à une profondeur de 34 mètres, un affaissement général mis fin aux travaux jusqu'en 1874, où un nouveau puits fut mis en chantier. Ce nouveau puits atteint les couches de charbon avec succès et des installations minières sont rapidement construites sur le siège qui obtient par la même occasion, une liaison ferroviaire vers la vallée de l'Emscher. En 1879, la mine prend le nom d'Osterfeld avant d'entrer officiellement en production. Afin de répondre favorablement à la loi minière selon laquelle toute mine doit avoir une deuxième voie d'évacuation, un nouveau puits est fonçé en 1885 avant d'être équipé de deux ventilateurs l'année suivante.
Dans l'espoir d'augmenter significativement la production, la Gutehoffnungshütte AG décide d'ouvrir un troisième puits tout en améliorant les méthodes d'extraction. Le fond est modernisé à grands frais mais le déclenchement de la première guerre mondiale entraîne la mobilisation d'une grande partie du personnel. Pour palier à ce manque, la direction n'a d'autre choix que d'engager des mineurs de moins de 16ans dans ses chantiers, la plupart de ces recrues restant affectées à la mine une fois la paix revenue. Durant la crise économique, la mine Oberhausen, active depuis 1859, ferme ses portes et est reprise par Osterfeld, augmentant sa concession de 84km2 supplémentaire. L'ancien siège principal d'Oberhausen, zeche Sterkrade, fut alors utilisé pour la maintenance et pour l'aérage, la production étant emmenée à Osterfeld grâce à une jonction souterraine inaugurée en 1933. Durant la seconde guerre mondiale, la mine subit de très graves dommages, le puits 3 étant bombardé le 26 mars 1944 par les alliés. Les réparations durèrent deux mois mais en novembre, les installations sont de nouveau touchées. Le chevalement ainsi que la recette sont totalement détruits. Le siège de Sterkrade sera lui aussi touché par une bombe qui détruisit sa centrale électrique en mars 1945. À la fin de la guerre, le siège principal est ravagé mais, grâce au retour des ouvriers, il fut rapidement reconstruit avant de retrouver une production stable moins de deux ans plus tard. Le puits 3 fut restauré entre 1947 et 1950 avant d'être rebaptisé "puits paul Reush" en hommage à  l'ancien directeur de Gutehoffnungshütte AG. En 1952, les forces alliées toujours en place séparent la Gutehoffnungshütte AG de ses mines qui, outre Osterfeld, possède de nombreuses mines dont voici un aperçu :

- Zeche Sterkrade,
- Zeche Osterfeld,
- Zeche Vondern,
- Zeche Jacobi,
- Zeche Franz Haniel,
- Zeche Hugo Haniel.

Ces mines furent rassemblées sous la société Bergbau AG Neue Hoffnung mais elles furent réintégrées à la Hüttenwerke Oberhausen AG (anciennement Gutehoffnungshütte AG) en 1957. En 1968, ces différentes mines sont absorbées par la Ruhrkohle AG qui les intègrent au groupe Bergbau AG Oberhausen. Après ces différentes fusions, la production journalière est estimée à 10.500 tonnes par jour, le charbon étant principalement utilisé dans la cokerie d'Osterfeld qui vient d'être augmentée de 96 fours modernes, produisant alors 4.300 tonnes de coke par jour. Cependant, le vaste plan d'exploitation de la RAG entraîne la fermeture progressive des mines et, en mars 1988, la cokerie est définitivement mise à l'arrêt. En 1989, Osterfeld fusionne avec zeche Lohberg, situé à Dinslaken. Les deux sièges sont alors reliés souterrainement par un tunnel de 5km de long, le charbon d'Osterfeld étant transporté par convoyeur vers Lohberg. Cette union s'acheva le 31 décembre 2005, à la fermeture de zeche Lohberg.


      Reportage sur le siège 1 / 2 / 3 d'Osterfeld.

      Reportage sur le siège de Sterkrade.

      Reportage sur le siège N°4 d'Osterfeld, un site en pleine reconversion en 2017.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont