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En 1855, une dizaine de petites concessions situées au nord de la rivière Emscher furent regroupées en trois zones sous le nom de zeche Blücher I, II et III, nommées comme cela pour rendre hommage au maréchal prussien Gebhard von Blücher Leberecht. En 1857, le premier puits de la société fut foncé sur Blücher III mais il fut vite abandonné suite à de trop nombreuses venues d'eau. Une mine à ciel ouvert fut alors ouverte mais, par manque de rentabilité, zeche Blücher tomba en faillite en 1860. La société fut reprise la même année par la Essen-Arenberger Bergbau-Gesellschaft qui fonda, en 1866, zeche Nordstern. L'ancien puits Blücher fut renommé Nordstern 1 avant d'être asséché et approfondit. Pour éviter les inondations dues à la proximité de l'Emscher, de grands bassins de décharges furent construits entre la rivière et la mine. En 1873, la Essen-Arenberger Bergbau-Gesellschaft changea de nom pour devenir la Steinkohlenbergwerk Nordstern AG. Le puits Nordstern II fut inauguré en 1892 et fit rapidement monter la production à plus de 850.000 tonnes de charbon par an. En 1907, la mine fut rachetée par la Phoenix AG für Bergbau und Hüttenbetrieb, une entreprise sidérurgique allemande dont la demande en charbon est sans cesse croissante. Pour augmenter la production, la mine est modernisée et les puits III et IV sont mis en chantier dès 1910.

Pendant la première guerre mondiale, la demande en coke est telle qu'une cokerie est construite à proximité du siège I/II dont la production passe à 1.5 millions de tonnes de charbon dès 1915. L'inflation d'après-guerre mit à mal la société qui doit fermer ses deux sièges en 1925. Les biens de la Phoenix AG für Bergbau und Hüttenbetrieb sont repris en 1926 par la Vereinigte Stahlwerke mais zeche Nordstern mis de côté avant d'être confié à la Gelsenkirchener Bergwerks-AG qui repris l'extraction sur le siège I/II.
Dès 1928, une nouvelle cokerie équipée de 200 fours fut construite au bord du canal Rhein-Herne, remplaçant l'ancienne cokerie qui fut démolie l'année suivante. En 1936, le siège III/IV fut à nouveau mis en service et, entre 1937 et 1939, le plus grand gazomètre du monde fut construit sur le site de la cokerie. Construit par la société Aug. Klönne, basée à Dortmund, la structure possède une hauteur de 149 mètres et un diamètre de 80 mètres pour une capacité de 600.000 m³ de gaz. Ce gazomètre fut malheureusement touché par une bombe le 20mai 1940 et fut tellement endommagé qu'il fallu le démolir. À la fin de la guerre, un bombardement massif détruisit une grande partie des installations minières qui ne furent reconstruites qu'au début des années cinquante.
En 1956, de graves difficultés touchent la société qui centralise sa production sur le siège I/II avant de fermer définitivement sa cokerie en 1966. Deux ans plus tard, la mine est acquise par la Ruhrkohle AG avant d'être associée au groupement Bergbau AG Gelsenkirchen. À partir de 1973, la concession de Nordstern est agrandie suite à l'absorption des concessions désaffectées de zeche Wilhelmine Victoria et de Zeche Graf Bismarck. En 1980, le pic de production est atteint avec 1,9 millions de tonnes de charbon pour 3.300 ouvriers. En 1981, Nordstern fusionne avec Zollverein et devient ainsi la Verbundbergwerk Nordstern-Zollverein. Nordstern devient alors un siège de production intermédiaire, la production étant centralisée au puits XII de Zollverein. En 1986, la production de la mine est définitivement arrêtée mais les puits furent réaffectés par zeche Consolidation pour l'aérage. Cependant, ces puits seront définitivement mis à l'arrêt en 1993. Le siège I/II fut rénové dans les années suivantes avant d'être reconverti en musée par la société Vivawest.

      Reportage sur le siège 1 / 2 de Nordstern, un bel ensemble transformé en musée.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont