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Espagne - Province de Huelva

Pyrite

Rio Tinto Peña del Hierro San Telmo
Tharsis - la Zarza Sotiel Las Herrerías


La Sociedad Anónima Minas de Herrerías



Comme pour la majorité des autres sites de la ceinture de pyrite ibérique, on retrouve dans la région frontalière avec le Portugal de nombreux vestiges d'une exploitation minière datant de l'époque romaine. Des études contemporaines réalisées sur les terrils antiques indiquent que c'était principalement l'argent qui était extrait à cette époque. Après l'antiquité, les gisements sont peu à peu tombés dans l'oubli et ce n'est qu'au milieu du 19ème siècle, lors de prospections réalisées par l'ingénieur français Ernest Deligny, que ceux-ci furent redécouverts. Outre l'argent, c'est surtout le cuivre qui intéresse alors les industriels. C'est donc en 1880 que les concessions environnantes, détenues alors par Jorge Rieken furent acquises par la The Bedel Metal & Chemical Company Limited, une société britannique qui investira dans une vaste campagne de sondage qui permettra la découverte du plus riche gisement de cuivre de la région à Cabezas del Pasto où un puits fut foncé. Durant les premières années d'exploitation, les minerais étaient transportés dans des wagons tirés par des mules jusqu'à Puerto de la Laja, situé à une vingtaine de kilomètres de là, sur le Guadiana, où l'entreprise possédait un petit quai.
Plus tard, ce dernier sera transporté par voie aérienne, grâce à un trainage mécanique qui permit efficacement d'éviter les reliefs accidentés de la zone. En 1888, la société réalisa une étude géologique à Herrerias, situé à quatre kilomètres de Cabezas del Pasto et découvre un nouveau gisement pauvre en cuivre mais très riche en pyrite, un minéral alors très demandé sur le marché européen et indispensable pour la conception de l'acide sulfurique grâce au soufre qu'il contient.

Trois puits de mines sont foncés à Herrerias :

- pozo San Carlos,
- pozo Santa Barbara,
- pozo Guadiana.

À l'aube du 20ème siècle, les mines revinrent aux descendants de Jorge Rieken, propriétaires directs des droits miniers, et furent intégrées à la Sociedad Carlos & Justa Sundheim qui loua l'exploitation des différents sièges à la société chimique française Société Anonyme des Manufactures et Verres et Produits Chimiques St. Gobain, Channy et Cirey dès 1911. C'est sous cette direction que fut réalisées les modernisations les plus importantes comme la destruction du trainage mécanique en faveur d'une ligne ferroviaire directe entre les mines et le port fluvial qui fut également modernisé. L'extraction du minerai est réalisée par l'intermédiaire d'une filiale de St. Gobain du nom de Sociedad Minera del Guadiana et alterne entre le souterrain et le plein air grâce à deux mines à ciel ouvert nommées :

- corta Santa Barbara,
- corta Guadiana.

Dans les années 50, alors que près de 800 ouvriers sont à l'œuvre dans les différentes exploitations, la propriété des mines passent entre les mains des familles Sundheim et Doestch qui, grâce à plusieurs soutiens financiers, fondent la Sociedad Anónima Minas de Herrerías. Les installations sont une fois de plus modernisées et la vapeur laisse progressivement place aux moteurs diesel. Cependant, la chute des prix du cuivre et des minerais sulfurés met la société dans une situation délicate et son activité décline dangereusement au cours des années 70 et 80 où les extractions deviennent de plus en plus sporadiques. C'est finalement en 1990 que les mines d'Herrerias sont définitivement fermées. Aujourd'hui, certaines installations sont toujours visibles sur place comme les chevalements des puits Guadiana et San Carlos. Le chevalement du puits Cabezas del Pasto fut quant à lui déplacé dans le village minier de Las Herrerias et est aujourd'hui considéré comme le plus vieux chevalement de la ceinture de pyrite ibérique.

      Reportage sur les différents chevalement liés aux mines de Las Herrerias, les exploitations les plus frontalières d'Andalousie.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont