Le
massif de l'Hautil est une butte témoin situé au nord-ouest de Paris.
Haute de 190 mètres, celle-ci est recouverte de forêt et est composée
de calcaire, de marnes, de grès ainsi que d'une importante couche de
gypse. Ce relief fut créé au ludien, une époque géologique couvrant une
période comprise entre 37,8 et 33,9 millions d'années. Les
premières traces d'extraction remontent au moyen-âge mais c'est au
18ème siècle que l'exploitation de la butte devient industrielle avec
la création de plusieurs carrières souterraines dispersées sur plus de
800hectares, le gypse extrait étant utilisé dans la fabrication du
plâtre. Une vingtaine de carrières sont rapidement ouvertes et
exploitées artisanalement dans un premier temps puis mécaniquement dès
le 19ème siècle, l'évacuation des pierres passant quant à elle d'un
transport par berlines tirées par des chevaux à un transport par
locomotives, le gypse extrait étant par la suite traité dans des
plâtrières avant d'être exporté par transport fluvial à Paris ainsi
qu'en Normandie puis dans les pays limitrophes via le port de Rouen.
À l'aube du 20ème siècle, plusieurs carrières se sont considérablement
développées :
- Carrière de la
Sébillotte,
- Carrière Neuve,
- Carrière des
Hautsmonts,
- Carrière de la
Mécanique,
- Carrière des
Closeaux,
- Carrière de la
Bérangère,
- Carrière des
Fontenelles,
- Carrière de Port
Maron.
Avec
le temps, cette dernière recoupe les chantiers de la majorité des
carrières de l'Hautil et devient, avec ses 150 kilomètres de galeries,
la plus grande carrière de gypse de France. Après la guerre, la main
d'œuvre locale ne suffit plus et de nombreux ouvriers italiens et
polonais sont embauchés dans la carrière faisant passer la production
de 500.000 tonnes par an à plus d'un million de tonnes dans les années
soixante. Par la suite, cette industrie commence à péricliter avant de
disparaître totalement dans les années 80 avec la fermeture de la
carrière de la Mécanique. Les vides laissés à l'abandon furent par la
suite utilisés pour la culture des champignons mais l'instabilité
progressive du massif due à l'exploitation intensive du gypse entraîna
l'abandon total des chantiers souterrains. Il ne subsiste aujourd'hui
que 200 hectares de carrière, le reste étant partiellement ou
totalement effondré. Suite à de nombreux accidents, la Butte est
désormais en grande partie interdite au public et l'Hautil a été classé
dans les zones non constructibles, laissant la forêt reprendre peu à
peu le dessus sur les anciennes exploitations.