Suite
à une série de sondages réalisés à l'est de Dortmund par la
Bohrgesellschaft Union, une société de prospection minière de Neuss, le
prolongement du gisement houiller du Nordrhein-Westfalen est découvert.
Après l'attribution d'une nouvelle concession, en septembre 1873, la Gewerkschaft Gneisenau
fonde la mine Gneisenau dont le nom est un hommage au major prussien
August Graf Neidhardt von Gneisenau.
En
1873, le fonçage des puits 1 et 2 débuta mais les difficultés ne
tardèrent cependant pas à apparaître sous la forme de venues d'eaux
dans les chantiers. Ces venues sont si violentes qu'il ne fallu que six
heures pour remplir le puits N°1, alors profond de 173mètres. Les
travaux furent mis à l'arrêt avant d'être repris en juin 1882, après le
rachat de la mine par la Belgisch-Rheinische
Gesellschaft der Kohlebergwerke an der Ruhr
(Société Anonyme Belge-Rhénane des Charbonages de la Ruhr). La mine
entre en production en 1886, après avoir atteint les 383mètres de
profondeur. La production est extrêmement rentable, atteignant dès la
première année les 230.000 tonnes de charbon pour un total de 1.000
employés. Le siège s'équipera d'une cokerie en 1890 et un an plus tard,
celui-ci sera racheté par la Harpener
Bergbau AG.
À sa création, en 1856, cette société dirigeait zeche Heinrich Gustav,
zeche Prinz von Preußen et zeche Amalia mais, durant les années qui
suivirent, la Harpener Bergbau AG poursuivit son expansion. Voici une
liste non exhaustive des mines absorbées :
- 1870 : Zeche
Caroline,
- 1884 : Zeche
Neu-Iserlohn,
- 1889 : Zeche
Von der Heydt,
- 1889 : Zeche
Julia,
- 1889 : Zeche
Recklinghausen,
- 1891 : Zeche
Gneisenau,
- 1891 : Zeche
Preußen,
- 1891 :
Scharnhorst,
- 1895 : Zeche
Hugo,
- 1899 : Zeche
Kurl,
- 1904 : Zeche
Roland,
- 1905 : Zeche
Siebenplaneten
- 1908 :
Gewerkschaften Victoria und Kobold.
En
1903, un troisième puits fut fonçé sur le siège de Gneisenau. Les
anciennes installations sont progressivement démontées et trois
nouveaux chevalements de type Tomson-Bock sont construits. Le
chevalement du puits N°2 est actuellement le plus vieux chevalement de
ce type en Allemagne.
À l'aube de la première guerre mondiale, un
port est construit sur le canal Datteln-Hamm. Le raccordement de
Gneisenau avec ces installations portuaires facilita grandement
l'exportation de ses produits dont la demande est exponentielle. Entre
1927 et 1928, une cokerie moderne est construite à la place de
l'ancienne, elle sera complétée un an plus tard par la construction
d'un grand gazomètre. C'est également à cette époque que fut fonçé le
puits Grevel. Situé à coté du puits Preußen, il sera utilisé pour
l'exhaure de la mine de Gneisenau. Le 10 septembre 1932, le puits N°4
de Gneisenau fut mis en service. Il fut équipé en 1934 par un
chevalement tour (Turmfördergerüst en allemand) à double colonne et est
totalement unique. Dès 1935, ce nouveau puits permit une production de
plus d'un million de tonnes pour 2.500 employés.
Pendant
la seconde guerre mondiale, des prisonniers de guerre furent enrôlés
dans la mine de Gneisenau. Celle-ci sera ciblée lors des bombardements
alliés et sera durement endommagée. Sa production repris deux mois
après la fin de la guerre et n'a cessé d'augmenter par la suite. En
1963, une jonction fut réalisée avec la mine Victoria à Lünen. C'est
également cette année là que le puits N°3 de Gneisenau fut équipé d'une
tour d'extraction à skip de 68 mètres de haut. L'exploitation de la
mine fut dès lors centralisée sur ce puits, reléguant le puits N°4 au
transport du matériel. En 1969, la mine de Gneisenau et ses sièges
associés furent intégrés à la Ruhrkohle
AG avant de devenir, en 1970,
la mine la plus importante du bassin. Avec une production de 4,5
millions de tonnes de charbon par an, Gneisenau fait également partie
des cinq mines les plus rentables d'Europe. Cependant, le plan de
fermeture progressif de la RAG eu raison de la mine et c'est
le 4
août 1985 que Gneisenau ferme ses portes. La cokerie fonctionna encore
quelques années mais fut également mise à l'arrêt quatre ans plus tard.
Le charbon fut encore exploité par les sièges Victoria et Kurl mais
ceux-ci fermèrent également leurs portes en 1991 et 1998. La puits N°4
servit encore un temps pour l'exhaure des sociétés voisines mais il fut
comblé en 1999, mettant définitivement fin à cette mine.