Les
premières traces d'exploitations dans la région de Straßberg remontent
au 13ème siècle. C'est en effet à cette époque que l'on découvre du
minerais argentifère ainsi que des traces de fluorite dans les
alluvions d'un ruisseau situé à Heidelberg, entre le comté de Stolberg
et la principauté d'Anhalt-Bernburg.
Cependant, les premières
traces écrites d'une exploitation digne de ce nom datent de 1689. La
fosse était alors peu profonde et était administrée par Georg Christoph
von Utterodt sous le nom de grube
"Vertrau auf Gott". Les venues d'eau
dans le Harz sont malheureusement monnaies courantes et au début du
16ème siècle, celles-ci deviennent un problème majeur à Straßberg. De
grands travaux sont alors mis en oeuvre pour assécher les chantiers et,
grâce au recyclage d'anciennes installations minières, un système de
pompe entre en activité en 1705.
La mine est reprise en 1729 par
des investisseurs strasbourgeois et prend alors le nom de grube
Glasebach. Cependant, la production restant extrêmement
faible et les
veines affleurantes s'épuisant rapidement, la mine est abandonnée en
1736. Elle est reprise en 1762, pendant la guerre de sept ans, par huit
hommes qui asséchèrent à nouveau les travaux avant d'approfondir le
puits principal tout en creusant un puits d'aérage ainsi qu'une galerie
d'exhaure où de nouvelles pompes hydrauliques sont placées et
actionnées par une roue à augets simples, toujours visible actuellement.
En
1765, la fosse ferme à nouveau mais est reprise en 1772 par Bergrat von
Gärtner qui exploita une nouvelle veine d'argent à 80
mètres de
profondeur. Cette veine est prometteuse et son exploitation fut
particulièrement intensive jusqu'en 1855, année où la veine fut
définitivement épuisée. Grube Glasebach ferma à nouveau et ne fut
réouverte qu'en 1949, sous la République Démocratique Allemande, par la
VEB Schachtbau
Verfestigungen und
Abdichtungen Nordhausen qui
décide d'investir dans la recherche de nouvelles veines de fluorite
exploitables.
Ce minéral, également connu sous le nom de fluorure
de calcium, peut être utilisé de diverses manières dont voici une liste
non exhaustive :
- Liant pour four électrique,
- Production de cryolite,
- Production d'aluminium,
- Pierres précieuses,
- Production d'acides fluorhydriques,
- Production d'hydrocarbures fluorés,
- Production de lentilles optiques.
Les
lentilles à base de verres fluorés sont particulièrement intéressantes
pour l'élimination des abérrations chromatiques. Ces lentilles,
taillées dans la masse, ont cependant besoin de cristaux très gros qui
sont en général reproduits artificiellement.
La mine retrouve une
production stable dès les années cinquante mais l'eau reste toujours le
problème majeur, causant même un incident grave en 1956 où une
inondation soudaine entraine la mort de six mineurs. En 1976, un
nouveau chevalement de douze mètres est construit sur le puits N°1
selon les plans de la Staßfurter Kalikombinats qui avait initialement
conçu la structure pour une de ses mines de potasse. En 1982,
l'exploitation est à nouveau mise à mal et la mine est progressivement
mise à l'arrêt jusqu'en 1990, année de fermeture définitive des
chantiers.
Après la fermeture, la population se mobilisa contre la
destruction de la fosse et en mars 1991, il fut finalement décidé de
conserver à long terme la mine en tant que monument culturel. Un mois
plus tard, les premières subventions pour la rénovation furent versées
par la municipalité de Straßberg et, en juin 1995, le musée de la mine
de Glasebach ouvrit ses portes au public.