Dans
la province d'Almeria, la Sierra Almagrera était loin d'être le seul
centre extractif. À une centaine de kilomètres au sud-ouest de cette
dernière, entre la Sierra de Gádor et la célèbre Sierra Nevada se
trouve un autre gisement très important de galène dont l'épicentre se
situait à Fondón. Découvert dès l'époque romaine grâce à un
affleurement, c'est au début du 19ème siècle que la région connu un
essor industriel sans précédent qui conduisit à la création de 596
concessions minières. Dans un premier temps, c'est majoritairement les
citoyens locaux qui participèrent à l'extraction des minéraux en
utilisant principalement des petits puits ainsi que des galeries à
flanc de coteaux. Ces exploitations artisanales firent cependant vite
place à des mines plus économiquement rentables dès lors que les
investisseurs du pays s'intéressèrent à la zone. Afin de maximiser la
qualité des produits extraits, plusieurs fonderies furent construites
dans la région, le minerai étant quant à lui transporté à dos de mules
depuis les différents lieux d'extraction. Plusieurs mines prennent
rapidement de l'importance :
- la Esperanza, - la Leatad, - Patrocinio de Nuestra Señora, - la Granaina, - Dos Amigos, - la Solana, - La Unión de tres Amigos Republicano.
L'eau
souterraine entraîne malheureusement de nombreux soucis liés à
l'approfondissement des chantiers. En 1858, une galerie d'exhaure fut
creusée à travers la montagne mais cette dernière n'arrangea pas le
problème. Une autre tentative d'assèchement fut réalisée en 1870 grâce
à une machine à vapeur de 30 CV mais un nouvel échec fut à déplorer, ce
qui provoqua la fermeture de nombreuses exploitations. Les mines non
soumises aux problèmes de noyage profitèrent de la situation pour
moderniser leurs installations, grâce notamment à l'apport des premiers
capitaux étrangers.
La croissance phénoménale de la
production minérale atteindra son apogée peu avant la première guerre
mondiale mais fut malheureusement freinée par la raréfaction des filons
puis par le manque de personnel. En effet, cette zone d'exploitation
possède un climat extrêmement rigoureux en raison des sols pauvres et
de l'aridité. Progressivement, les zones urbaines liées aux
exploitations se dépeuplèrent. Plusieurs exploitations résistèrent
malgré tout comme celle de la Granaina qui fut reprise dans les années
50 par la cántabra Leopoldo Bárcenas S.A..
Le minerai extrait était traité dans le lavoir de la mine de la Solana
jusqu'à sa fermeture au début des années 60. Par la suite, il fut
traité au siège de la mine Martos située à Laujar de Andarax puis au
gigantesque lavoir de la mina Segundo à Bierja. Après la fermeture de
la Granaina en 1966, plusieurs concessions furent rachetées par une
société de retraitement des stériles. Une usine de flottation fut
construite pour pouvoir récupérer le minerai résiduel présent dans les
différents terrils de la Sierra de Gádor, ce qui permit de récupérer
une grande quantité de fer, de plomb mais aussi de Quartz. Cette
nouvelle exploitation ferma à son tour quelques années plus tard,
mettant ainsi fin à l'activité minière dans la région. Aujourd'hui, il
reste de nombreux vestiges majeurs de cette époque dont le chevalement
de la Granaina qui est le seul chevalement métallique équipé conservé de la
province d'Almeria.
Reportage sur la mine
de plomb de la Granaina, le plus important vestige minier de toute la
périphérie d'Almeria.
Copyright (c) / Photos by Nicolas
Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont