À
la fin du 19ème siècle, la recherche de minerais ferreux instituée par
la famille De Wendel pousse quelques industriels à prospecter à la
frontière de la Lorraine allemande. L'entreprise est un succès et, en
1897, une concession est allouée à la Société Anonyme des Mines
d'Errouville.
Trois puits sont fonçés à Crusnes et à Errouville entre 1909 et 1911 et
c'est finalement en 1912 que la première berline de minette remonte au
jour. Après la
première guerre mondiale, la France récupère la Lorraine et de nouveaux
marchés permettent à la société de prendre son essor. Détenue à 2/3 par
la Société des Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange (ARBED) et à
1/3 par les De Wendel, cette dernière se lance dès 1926 dans une vague
de modernisation qui mènera à l'électrification progressive des
chantiers ainsi qu'à une connexion souterraine avec les usines
d'Esch-Belval à travers le réseau de voies de la Société des Terres
Rouges.
Près de 900 mineurs sont alors employés dans les
chantiers. En 1940, pour empêcher les Allemands d'atteindre Crusnes via
les galeries souterraines, l'administration décide de
dynamiter
les chevalements des puits 1 et 2 ainsi que la sous-station électrique,
ce qui provoque également l'ennoyage des chantiers. Les mineurs encore
présent lors de l'éclatement du conflit sont mutés dans les mines
d'Aumetz, Boulange, Rochonvillers et Bazailles. Une fois la paix
revenue, le siège est reconstruit et l'exploitation reprend
progressivement. En 1970, l'ARBED acquiert 100% des parts de la société
mais, peu à peu, le gisement commence à ne plus être viable
économiquement et c'est finalement en 1973 que les Mines d'Errouville
ferment leurs portes. Par la suite, la majorité des installations
furent démolies à l'exception de quelques bâtiments et du chevalement
du puits N°2, témoin majeur de l'industrie ferrifère du nord-est de la
France.