banner
Allemagne - Land Thüringen

Potasse  Sel

Bleicherode Glück Auf Bernterode


La Deutsche Kaliwerk AG



Au début du 20ème siècle, alors que les premiers puits viennent d'être mis en service à Bleicherode, la société Deutsche Kaliwerk, société par actions créée par un groupe d'exploitants des mines allemandes de potasse de Staßfurt, décide de réaliser plusieurs sondages au sud-est de Breitenworbis,le long de la route Halle-Kassel. Une couche de potasse est découverte à 400 mètres de profondeur et, dès avril 1904, la construction du siège de Bernterode est mise en route. Entre janvier 1905 et février 1906, le puits N°1 "Preußen" est fonçé. Sa profondeur est de 572 mètres pour 5,25 mètres de diamètre. En 1907, un criblage est mis en service sur le site et trois ans plus tard, le puits N°2 "Sachsen", est mis en chantier. IL fut terminé en 1912 et a une profondeur de 587 mètres. La découverte du bassin potassique alsacien par Amélie Zürcher au début du 20ème siècle amène les sociétés étrangères à s'intéresser à la zone et c'est à la suite d'une offre publique d'achat échafaudée par Oscar Schlitter, banquier et membre du conseil des mines de potasse d'Alsace, que la Deutsche Kaliwerk rachète la Gewerkschaft Amélie pour 12.000 Marks. Grâce à cette opération, la société mis la main sur près de 75% du bassin potassique alsacien, la projetant au premier rang des producteurs de potasse en Europe. Cependant, la Deutsche Kaliwerk décide de se concentrer sur les mines Amélie 1 et 2, Max ainsi que sur ses futurs projets : Joseph-Else et Marie-Louise.

La société fini par scinder sa concession en trois groupes :

- La Deutsche Kaliwerk,
- Le groupe Hohenzollern,
- Le groupe Wintershall.

Après la première guerre mondiale et le retour de l'Alsace en territoire français, les anciennes mines allemande sont mises sous séquestre avant d'être récupérées par l'Etat français. En septembre 1926, la Deutsche kaliwerk est reprise par le groupe Wintershall qui décide de moderniser les installations de la mine de Bernterode. Cependant, depuis les années 20, l'afflux d'eau dans la fosse devint particulièrement problématique, passant de 8 L / min en 1922 à 17,5 L / min en 1934. Cette eau causant d'importants dégâts structurels à la mine, plusieurs chantiers durent être abandonnés et le siège dut fermer ses portes par manque de rentabilité.

En 1936, la mine fut asséchée pour accueillir un important stock de munitions ainsi qu'un camp de prisonniers mais, devant l'avancée de l'armée soviétique, les allemands décidèrent d'évacuer le mémorial de Tannenberg et de transférer les cercueils des rois prussiens Frédéric-Guillaume Ier et Frédéric II ainsi que les dépouilles de l'ancien chancelier Paul von Hindenburg et de sa femme. Ces corps étaient accompagnés de drapeaux, d'armoiries de l'armée impériale, d'archives provenant du ministère des affaires étrangères ainsi que des livres, des porcelaines et des peintures provenant du château Sanssouci, situé à Potsdam. En avril 1945, les américains arrivent en Thuringe et réquisitionnent la mine avant de découvrir le trésor souterrain qui fut transféré au Point de rassemblement central de Marburg. Après la guerre, les corps furent restitués aux familles. Seuls les époux von Hindenburg restèrent sur place et furent définitivement inhumés dans l'église Sainte-Élisabeth de Marburg. En juillet 1945, les soviétiques arrivent sur place et remplacent les américains à Bernterode. Deux jours après leur arrivée, un train de munition explose à l'intérieur du siège, pulvérisant les installations de jour ainsi que le chevalement du puits N°1. Le reste des munitions stockées sur le site furent détruites par explosion dans un pré situé non loin de là.
En 1947, les vestiges de la mine furent acquis par la Thuringe qui décide de la reconstruire. Après la proclamation de la République démocratique allemande, Bernterode fusionna avec la VEB KaliWerk «Karl-Marx» Sollstedt qui utilisa ses deux puits pour la ventilation et l'acheminement de matériel. La mine Karl-Marx faisait alors partie d'un groupe du Kombinat Kali nommé VEB Kalibetrieb Südharz – Sondershausen dont les mines associées étaient les suivantes :

- Kaliwerk Sondershausen,
- Kaliwerk Roßleben,
- Kaliwerk Bleicherode,
- Kaliwerk Bischofferode,
- Kaliwerk Volkenroda.

Après la chute de la RDA, en 1990, la VEB KaliWerk «Karl-Marx» Sollstedt alla à la Treuhandanstalt, un organisme de droit ouest-allemand chargée de la privatisation des biens de la République démocratique allemande après la réunification du pays, mais elle ne fut jamais relancée et stoppa ses chantiers en 1991 avant d'être reprise en 2008 par la NDH Entsorgungsbetreibergesellschaft mbH.
Sa nouvelle fonction est le stockage de déchets intraitables provenant principalement de fonderies, d'incinérateurs et de centrales électriques.

      Reportage sur les deux puits du siège Bernterode au petit matin..

      Reportage sur le siège Sollstedt, une mine de potasse reconvertie en centre de stockage.

      Petit reportage à contre-jour sur le puits Gebra, un puits d'aérage du siège Sollstedt.


Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont