Après
la découverte d'un important dôme de sel à Bad Salsdetfurt, plusieurs
sondages sont réalisés au sud-est d'Hanovre par Wilhelm Sauer, un
entrepreneur minier de la région. À l'aube du 20ème siècle, ses travaux
portent leurs fruits et dès 1908, les sièges Hugo, Bergmannssegen et
Erichssegen sont mis en chantier au sud de la ville de Lehrte. Reliés
entre-eux par des jonctions souterraines, ils commencèrent à produire
un an plus tard sous le nom de Kaliwerk Bergmannssegen-Hugo.
Lors
de la première guerre mondiale, l'économie salifère est réquisitionnée
par l'Etat pour la production d'explosifs dont le Chlorure de potassium
est l'un des principaux ingrédients. La production s'accroît
considérablement mais le manque d'ouvriers, dont une majorité fut
envoyée au front, se fait sentir. La direction fait donc appel au
travail forcé de prisonniers étrangers jusqu'à la fin du conflit. Après
la récession de l'industrie potassique des années vingt, les mines
retombent à nouveau entre les mains de l'Etat en vue de la
dissimulation d'armement chimique et d'explosifs dans les chantiers
souterrains. Dans le même temps, les bâtiments de la société
sont modernisés et agrandis tandis que de nouvelles chambres sont
creusées au fond dans le but de construire une usine de
munitions
souterraine de moindre calibre. Encore une fois, les ouvriers sont
remplacés par des travailleurs forcés et des prisonniers de guerre,
tous logés à l'extérieur du site dans un camp contrôlé par la Wehrmacht.
Après
la guerre, l'extraction de la potasse reprend péniblement mais la
société est sauvée par la mise en place d'une immense usine de
traitement sur le site d'Hugo qui emploie dorénavant plus de 1.700
personnes. En 1972, la société est reprise par la Kaliwerk und Salz
avec une très grande partie des installations salifère de la région
d'Hanovre. Elle garde néanmoins le nom de Kaliwerk Bergannssegen-Hugo.
En 1981, la société absorbe la Kaliwerk Friedrichshall, une mine active
depuis 1896 et contrôlée par la Kalichemie AG, une société chimique et
pharmaceutique basée à Hanovre.
En 1987, le système ESTA ( Elektro-Statische
Aufbereitung ) est mis en place dans l'usine de traitement d'Hugo. Ce
procédé, breveté par la K+S, consiste à traiter le sel dans une
solution tensioactive dont la température et l'humidité sont définies
avec précision de sorte que les électrons puissent passer d'un grain de
sel à l'autre sans obstacles. Chargés de cette façon, les cristaux
bruts s'écoulent à travers un séparateur à chute libre où sont
placées de part et d'autre deux électrodes entre lesquelles un champ
électrique de haute
tension est produit. Les cristaux à charge négative ( NaCI : chlorure
de sodium ) sont alors séparés de ceux avec une charge positive ( KCI :
chlorure de potassium ) et sont collectés séparément au bas de
l'installation ( schéma visible ici
).
Dans
les années 90, une rationalisation de l'industrie potassique conduit à
l'arrêt de l'activité minière de la société et en 1994, Bergmannssegen
ferme définitivement ses portes. L'usine de traitement d'Hugo reste
malgré tout opérationnelle et continue à se spécialiser dans une
multitude de procédés dont la granulation au rouleau et à la presse,
une section inaugurée en 1995. À l'heure actuelle, 150 personnes sont
employées sur le site d'Hugo dont la cinquantaine de produits
différents sont livrés dans le monde entier.
Reportage sur les installations de surface du siège
Bergmannssegen, un superbe site du sud d'Hanovre.
Reportage sur lesextérieurs de l'usine de traitement de
la Kaliwerk Hugo.
Copyright (c) / Photos by
Nicolas
Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont