Au
17ème siècle, alors que l'extraction du charbon dans la Ruhr n'en est
qu'à ses balbutiements, de nombreux affleurements houillers présents
dans la région de Sprockhövel pousse les autorités minières à réaliser
le creusement de plusieurs tunnels à flancs de coteaux. D'abord
exploitées indépendamment, ces galeries furent rapidement réunies au
sein d'une exploitation nommée zeche Alte Haase,
un nom dérivé de lièvre qui étaient alors fortement présents dans le
sud du bassin. À ses débuts, le réseau n'emploie que cinq mineurs mais
la demande croissante de charbon par les forgerons de la région
participe grandement au développement de ce dernier qui produira près
de 890 tonnes de charbon en 1790. Le gisement s'épuise hélas rapidement
et de nouveaux tunnels doivent régulièrement être creusés. En 1837, la
société investit dans le fonçage d'un puits vertical nommé Ringeltaube
mais d'importantes venues d'eau finissent par stopper l'avancée des
travaux qui furent abandonnés dès l'année suivante. Les nombreux
problèmes liés à l'extraction finissent par avoir raison de la société
qui tombe en faillite en 1839. Cependant, de nouveaux essais de tunnels
réalisés en 1858 à proximité d'Alte Haase conduiront cette fois au
succès de l'entreprise qui renaît de ses cendres dès 1883.
La société
tente alors une méthode d'extraction via des chantiers en chambres et
piliers, l'eau étant désormais puisée via une sous-station à l'aide de
pompes à main puis à l'aide d'une machine à vapeur. C'est à la
même époque qu'un nouvel essais de puits vertical est réalisé avec
succès. D'une profondeur de 85 mètres, ce puits, nommé "Julie", fut
équipé d'une tour malakoff avant d'entrer en production en 1885. La
société prend enfin son envol et, dès 1904, la production monte à
100.000 tonnes de charbon pour un effectif de 414 ouvriers. La guerre
épargne totalement la société qui entame la fonçage d'un second puits
nommé "Saigere" dès 1924. Le développement exponentiel du reste du
bassin entraîne cependant de graves difficultés budgétaires et, le 19
septembre 1925, la société est à nouveau déclarée en faillite. Touchés
par le chômage, les mineurs d'Alte Haase décidèrent d'un commun accord
de continuer à exploiter la mine de manière totalement indépendante et,
neuf mois plus tard, cette dernière sera rattachée à la nouvelle
centrale électrique de Hattingen. En 1937, 382.600 tonnes seront
extraites pour un effectif de 1.700 mineurs. Après le second conflit
mondial, la société se modernise en mécanisant ses chantiers mais
l'appauvrissement du gisement pousse les mineurs à creuser de plus en
plus vers le nord, ce qui provoque de nouvelles venues d'eaux
impossibles à endiguer. Pour empêcher une nouvelle faillite, Alte Haase
fait alors l'acquisition de plusieurs petites mines environnantes dont
voici une liste :
- Zeche Vereinigte Blankenburg,
- Zeche Glückauf Barmen,
- Zeche Frosch,
- Zeche Johannessegen,
- Zeche Kleine Windmühle.
En
1968, Alte Haase devient l'un des membres fondateurs de la Ruhrkohle AG
avec une participation financière de 0.22%. La société ne parvient
hélas pas à redresser sa situation financière et c'est finalement le 30
avril 1969 que la mine ferme définitivement ses portes, son effectif
étant transféré dans les autres mines du bassin.